Le No Logo festival, 12 ans après sa création, a encore attiré plus de 53 000 passionnés de musique cet été du 8 au 10 août, pour sa dernière sur le sol de Fraisans. La dernière danse du festival s’est clôturée le dimanche, par un grand feu d’artifice sur la grande scène. Mais aussi par l’annonce tant attendue : où se tiendra la prochaine édition ? C’est Ornans, la « petite Venise » du Doubs, qui deviendra la nouvelle scène du plus grand festival reggae-dub de France l’année prochaine.
« Une décision politique »
Tout bascule il y a huit mois : le propriétaire du site informe Florent Sanseigne, fondateur du No Logo, qu’un projet de centrale hydroélectrique et photovoltaïque impose le départ du festival. Selon lui, l’argument ne tient pas : « Cette installation n’impacte absolument pas le festival. Je suis convaincu qu’il s’agit d’une décision politique, c’est un prétexte pour nous mettre dehors », confie Florent Sanseigne. Il tient à le rappeler : « En 2023, lors d’une consultation citoyenne à Fraisans, près de 82 % des habitants s’étaient prononcés pour le maintien du festival ». Bien que des solutions aient été trouvées afin de maintenir le No Logo à Fraisans en 2025, il a fallu agir rapidement pour maintenir le festival de reggae. Quatre lieux ont été plébiscités par les organisateurs : Marnay, Arc-et-Senans, Baume-les-Dames et Ornans. La mairie de Marnay a refusé, quand le site d’Arc-et-Senans s’est vu finalement trop contraignant pour les organisateurs. En concurrence avec Baume-les-Dames, Ornans s’est illustré comme étant le meilleur choix pour les organisateurs.
Préserver l’ADN No Logo
« La première fois que j’ai vu le site, j’ai eu la même sensation qu’à Fraisans : je me suis dit, c’est ici ! », raconte Florent Sanseigne. Situé à la sortie d’Ornans, derrière le centre aqua-ludique Nautiloue, il est protégé par le label Natura 2000. Si le déplacement du festival représente le risque d’une baisse de fréquentation, dont le No Logo ne peut se permettre, la capacité d’accueil ne changera pas. « Nous voulons préserver l’ADN du No Logo, ses codes et son identité, que nous développons depuis 12 ans », assure l’organisateur.
Consultations et débats à Ornans
C’est en mai que Florent Sanseigne a présenté son projet à la municipalité d’Ornans : « Les valeurs du festival nous parlent, et ses retombées économiques pourraient être très positives pour notre commune », souligne Isabelle Guillame, maire d’Ornans. Puis, plusieurs réunions ont eu lieu avec les élus et les acteurs du territoire, jusqu’au vote du conseil municipal en juillet. Résultat unanime : 27 pour, une abstention. Cependant, certaines inquiétudes persistent parmi les commerçants et habitants du secteur. Le directeur du No Logo organisera, avant l’été prochain, plusieurs consultations avec les habitants et les acteurs économiques afin de faire valoir le bienfait de son festival. « On va réfléchir à mettre des choses en place afin d’animer le centre-ville les matins et après-midi du festival », confie la maire. La piscine intercommunale d’Ornans, située en face du site, est déjà sujet de discorde. Les organisateurs veulent privatiser l’espace durant le festival, quand la communauté de communes s’y oppose fermement pour le moment. Un challenge de taille pour une ville n’ayant jamais accueilli un événement culturel de cette ampleur.
