Besançon. Opération de séduction le 18 décembre 2024 à Besançon

A l’initiative d’Aline Chassagne, élue communiste et adjointe à la Maire de Besançon en charge de la culture, la date du 18 décembre était symbolique puisqu’elle célèbre la Journée Internationale des Migrants.

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Devant la statue de Victor Hugo, la famille d'Hafir réfugié kosovar, a reçu le certificat de baptême républicain d'Aline Chassagne, adjointe à la culture de la Ville de Besançon, en présence de Marinette Vangoethem, leur marraine ©YQ

Devant la statue de Victor Hugo, quatre familles (kosovar, tunisienne et égyptienne) ont reçu l’acte de reconnaissance républicain par Aline Chassagne et Matthieu Guinebert (Parti communiste) et Séverine Véziès (France Insoumise). Matthieu Guinebert, conseiller régional délégué au sport et à la jeunesse n’a pas manqué de pointer du doigt « la responsabilité du capitalisme, coupable de l’exploitation des travailleurs migrants ».

« Depuis 2020 à Besançon, des personnalités politiques et des militants s’engagent pour parrainer des réfugiés qui ne parviennent pas à obtenir leurs titres de séjour » argumente Aline Chassagne. De l’autre côté de l’échiquier politique, les élus et sympathisants font des immigrés les seuls responsables des difficultés économiques et de l’insécurité qui grandit dans le pays.

En fait, les uns et les autres utilisent les migrants comme argument électoral !

Vocabulaire et complexité administrative

Côté vocabulaire : migrant, immigré, réfugié, droit d’asile…tous ces statuts recouvrent des situations bien différentes. Aline Chassagne parle volontairement de « réfugiés » renvoyant au statut de « demandeur d’asile ». On évoque souvent le cas de « migrants économiques » pour des personnes n’ayant pas le statut de réfugié mais dont la vie est particulièrement difficile dans leur pays d’origine. Certains parlent alors de « réfugiés climatiques » pour tenter de les intégrer au processus du droit d’asile. La confusion, volontairement entretenue, est très souvent utilisée dans les procédures de recours.

Côté complexité administrative, c’est Kafka !

L’exemple d’Hafir, un kosovar résidant à Besançon depuis…2013 est éloquent. Sans titre de séjour et après une OQTF jamais appliquée, ce père de famille de 48 ans habite Planoise avec sa compagne et leurs trois enfants. Débouté du droit d’asile, il est donc en situation irrégulière après avoir travaillé dans le bâtiment et comme intérimaire. Le Kosovo est un état indépendant depuis 2008, reconnu par la France et 22 pays de l’UE. Il a formellement demandé son adhésion à l’Union Européenne le 15 décembre 2022. Ce pays ne peut donc pas être considéré comme un pays à risques pour ses ressortissants. Pourtant, Hafir a pu faire une demande d’asile à son arrivée en France ! Il semble, après ce « baptême républicain », que le cas d’Hafir, ait ému le préfet du Doubs. La famille de kosovars serait donc régularisée !

Yves Quemeneur