Vous souhaitez être élu pour garantir une majorité au gouvernement. Un gouvernement qui porte un projet de réforme des retraites très tendancieux. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?
La réforme des retraites est inévitable si l’on veut garantir aux générations futures un système pérenne et sécurisé. Le Président entre les deux tours a compris que l’âge des 65 ans n’était pas une bonne solution. Il a pris l’engagement de travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet et je m’inscris totalement dans cet esprit de concertation. C’est par la concertation que j’ai mené à bien tous mes projets sur le territoire et c’est aussi le député que je souhaite être.
Ça veut dire être dans la majorité mais savoir dire « non » quand une réforme va à l’encontre de votre position ?
J’ai toujours été engagé et je suis reconnu pour mes actions. Mais cette reconnaissance vient aussi du grand public. S’ils n’adhèrent pas, les contestations reprennent et c’est normal. Il faut savoir échanger pour avancer ensemble.
Votre positionnement politique ambiguë reste l’une des principales attaques sur votre candidature…
Mon positionnement politique est très clair. Je suis chez Agir, la droite constructive, chaperonné par Horizons (le parti politique récemment créé par Edouard Philippe, lui-même lié à LREM). Nous sommes des anciens Juppéistes. Je n’ai pas changé de trajectoires ni de convictions. J’ai toujours été au centre-droit. Au CDS, à la Force démocrate puis à l’UDF. C’est un parcours de centriste. Nous étions proches de l’UMP de Raffarin, Juppé.
Ça reste un grand rassemblement de la droite à tel point qu’en 2017, Agir, votre parti, se faire exclure par les Républicains…
Je revendique d’être de droite pour une économie de production, respectueuse de l’environnement et des hommes. J’ai été 25 ans président de la fédération ADMR du Doubs en étant de centre-droit. Je souhaite proposer une alternative à la droite des Républicains actuels, très radicale. La nôtre est une droite centriste, humaniste et de progrès. Il faut être capable de travailler avec tout le monde, sauf avec les extrêmes. Je suis un homme pragmatique, il y a eu une élection présidentielle, j’ai l’honneur d’être reconnu au niveau national comme le candidat de la majorité présidentielle.
Ça veut dire quoi « être de droite pour une économie de production » sur notre territoire ?
Je ne souhaite pas une production économique effrénée sans prendre en considération l’environnement et les dégâts sociaux. Ici les délocalisations ont fait très mal par le passé et coûtent cher aujourd’hui. Nous avons perdu notre souveraineté et le savoir-faire, c’est terrible. Tout est masqué parce qu’il y a la Suisse qui aide bien mais si demain il y a un problème ? Nous avons encore de très beaux fleurons dans le Haut-Doubs, ils sont très tendus en ce moment, il faut les écouter et les aider.
Quels sont les autres enjeux du Haut-Doubs d’après vous ?
C’est le travail d’un député de veiller à la particularité de notre territoire et ça fera partie de mes quatre grands défis si je suis élu : le pouvoir d’achat car la valeur travail est fondamentale. Notre travail doit pouvoir rémunérer son logement, le coût de la vie mais surtout son bien-être. Le défi climatique, peut-être plus marqué par ma sensibilité d’agriculteur. Le défi sociétal par une économie responsable et enfin le défi régalien car il n’y a pas de grande démocratie sans un respect des règles fondamentales.
Le niveau de délinquance dans la 5e circonscription mérite-t-il de parler d’un « défi régalien » ?
Quand on devient député on doit avoir en tête un certain fonctionnement de la justice. Ça rejoint l’objectif humaniste.
Qu’en sera-t-il de toutes vos autres responsabilités si vous veniez à être élu ?
Il y a une loi en place à ce sujet qui empêche un député de cumuler des responsabilités locales. C’est avec honneur que je laisserai ma place à d’autres personnes très compétentes.
Propos recueillis par M.S
