Besançon. Statue de Jenny d’Héricourt : une plainte pénale contre la maire Anne Vignot

Ce lundi 26 mai 2025, Maître Baptiste Monnot, agissant pour le compte de Jean-Philippe Allenbach, a déposé plainte auprès du Procureur de la République de Besançon pour suspicion de délit de favoritisme.

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Maître Baptiste Monnot (Cabinet Syllogé à Besançon) a déposé une plainte pénale ce lundi 26 mai 2025 contre la maire de Besançon, à la demande de Jean-Philippe Allenbach, Président du Mouvement Franche-Comté ©YQ

Cette plainte est la suite de l’action menée depuis plusieurs semaines par Jean-Philippe Allenbach au nom du Mouvement Franche-Comté, relative au marché public accordé à Lili Reynaud Dewar pour la réalisation de la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la révolution.

Selon Maître Monnot, il est reproché à Anne Vignot, en qualité de maire de Besançon, d’avoir accordé le marché à la sculptrice grenobloise, proche de sa mouvance politique, sans l’avoir mise en concurrence préalable avec d’autres artistes, notamment franc-comtois.

Ce délit de favoritisme, s’il était avéré, serait susceptible d’entraîner son inégibilité…Avec ou sans exécution provisoire, ce sera au Juge de trancher. Avant cela, il appartient au Parquet de diligenter les actes d’enquête sauf à considérer qu’il n’y a pas matière à poursuites. Dans ce cas, souligne l’avocat de Jean-Philippe Allenbach « nous saisirons le doyen des juges d’instruction pour qu’il ouvre une information judiciaire ».

Dissimulations délibérées, avérées ou non, au conseil municipal de Besançon ?

Pour le plaignant, ces dissimulations sont avérées. « Premièrement, le 25 janvier 2024, la maire de Besançon a confirmé au conseil municipal que la sculptrice retenue serait bien franc-comtoise pour ensuite, en catimini, la remplacer par une grenobloise. Ensuite, le 23 janvier 2025, Anne Vignot a fait voter le choix de cette artiste mais sans pour autant préciser qu’elle avait elle-même passé commande ferme sept mois plus tôt le 4 juin 2024. »

Pour l’avocat mandaté par Jean-Philippe Allenbach « il n’y a jamais de dissimulation innocente ».

Une procédure similaire à Nice

Jean-Philippe Allenbach rappelle par ailleurs que l’action judiciaire engagée présente des similitudes au plan judicaire avec la plainte déposée contre Christian Estrosi, Maire de Nice. Celui-ci avait fait réaliser une statue de Jeanne d’Arc par un atelier d’artistes proche de lui…et sans appel d’offres préalable. Le Tribunal administratif de Nice a considéré en première instance que l’œuvre aurait pu être réalisée par d’autres artistes et a condamné la Ville de Nice de démonter l’œuvre en question.

Pour rappel, la Préfecture du Doubs s’est déjà prononcé sur ce dossier et n’y voit aucune irrégularité.

Yves Quemeneur