Plus de 1 000 professeurs lors du 16e Congrès mondial des professeurs de français à Besançon

Pour la première fois depuis 25 ans, le Congrès mondial des professeurs de français revient en France, et c’est à Besançon ! Plus de 1 000 enseignants venus de 105 pays participent à une semaine de réflexion sur les utopies francophones.

125
Crédit : Jean-Charles Sexe

Du 10 juillet au 17 juillet, Besançon accueille le 16e Congrès mondial des professeurs de français, un événement d’ampleur internationale organisé par la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) et l’Association française pour l’enseignement du français (AFEF). Le premier en France depuis 25 ans, la dernière édition ayant eu lieu à Paris en 2000. Près de 1 000 enseignants venus de 105 pays se retrouvent dans la capitale comtoise pour une semaine de rencontres, d’échanges et de réflexions autour d’un thème : « Les utopies francophones en tous genres ». La majorité des activités est effectuée au Centre de linguistique appliquée (CLA).


La cérémonie d’ouverture s’est tenue jeudi 10 juillet au Théâtre Ledoux, et s’est lancée par les allocutions de Viviane Youx, présidente de l’AFEF, Anne Vignot, maire de Besançon et Hugues Daussy, président de l’Université de Franche-Comté. La maire en a profité pour rappeler l’histoire engagée et interculturelle de la ville, citant ses auteurs (Victor Hugo, Proudhon, etc.), ses combats sociaux par l’exemple de LIP, et les 100 langues parlées sur son territoire. « Quand on arrive à Besançon, on a un choc, parce qu’on se rend compte que c’est la plus belle ville du monde », a-t-elle lancé avec un peu de chauvinisme. Le linguiste Jean-Louis Chiss a ensuite proposé une conférence inaugurale sur les « Utopies linguistiques et culturelles » avant que les congressistes ne partagent un cocktail de bienvenue dans la cour de la Faculté des Lettres.

Un métier en mutation

Le congrès se veut aussi un espace de travail. Les enseignants abordent les transformations de leur métier : baisse d’attractivité, précarité, mutations technologiques, pratiques pédagogiques. L’intelligence artificielle sera d’ailleurs au cœur d’une conférence ce samedi 12 juillet. « C’est un métier qui attire de moins en moins les jeunes », déplore la présidente de l’AFEF. L’objectif principal « est d’échanger et de partager les bonnes pratiques avec son collègue. Mais également de communiquer entre professeurs de tous les échelons, de l’apprentissage en école maternelle à celui à l’université », souligne Cynthia Eid, présidente de la Fédération internationale des professeurs de français.

Une programmation dense

Durant sept jours, le programme est riche : plus de 20 conférences, 20 tables rondes, 200 ateliers pédagogiques. Le thème « Les utopies francophones en tous genres » s’étale sur quatre axes : diversités langagières, pratiques d’écriture, littérature et français professionnel. Des écrivains sont aussi au rendez-vous, comme Wilfried N’Sondé, Véronique Tadjo, Richard Palachak ou encore le Bisontin Jacky Schwartzmann.

Des temps festifs et culturels sont prévus : soirée musicale québécoise avec le rappeur D-Track et le pianiste Nicolas Séguy (samedi 12), théâtre humoristique (lundi 14), lecture-concert autour de Colette (mardi 15), soirée de gala au Palais Granvelle (mercredi 16), etc. Enfin, la clôture se fera au Théâtre Ledoux avec le discours de l’écrivain Philippe Meirieu et quelques chansons du chanteur bisontin Aldebert.

Besançon comme ville d’accueil

Avec plus de 2 275 nuitées réservées via Doubs Tourisme, l’implication du Crous (200 chambres) et la mobilisation de 120 bénévoles, Besançon se donne les moyens d’accueillir ses hôtes. Si 800 personnes n’ont pu venir pour des raisons de visa, l’enthousiasme est là. En arrière-plan du congrès, se jouent aussi les élections internes de la FIPF, association au réseau fort de plus de 220 000 adhérents. « On a été charmé par une ville belle et accueillante, qui était prête à accueillir le monde », s’est réjouie la présidente du FIPF à son arrivée.