Un train peut en cacher un autre…
Mais une bonne nouvelle en cache toujours une très mauvaise pour peu qu’on s’en
donne la peine. C’est tant mieux car sinon comment pourrions-nous encore nous
plaindre et garder ce visage ombrageux qui nous va si bien.
Ainsi, le journal de 20 heures m’apprenait que cette année les saisons avaient fait la
partie belle aux pommiers, grebis de pommes rebondies et avenantes. Juteuses à
souhait et prometteuses de belles ventes. Je m’en réjouissais aussitôt car vous
savez -fidèles lecteurs – comme je suis vite un peu niaiseux. Dès la phrase suivante,
la journaliste expliquait d’un ton déconfit que c’était une très mauvaise nouvelle pour
les compotes dont le commerce est tout aussi juteux que celui des pommes, leurs
génitrices broyées et cuites à feu doux.
Damned ! Si les pommes sont trop belles on va manquer cruellement de pommes
biscornues, tachées, piquées. Et invendables. Ces pommes sont réservées aux
compotes pour bébés et aujourd’hui l’avenir des compotes parait désespéré. Seule
une augmentation considérable de leur prix pourrait les sauver. Et encore…
Il est désolant que la météo clémente ait bousillée les compotes pour bébés. La
bonne nouvelle tourne au massacre d’innocents et devient cauchemar.
Méfiez-vous des bonnes nouvelles ! Elles annoncent le pire.
Les exemples sont nombreux. Ainsi le prix de l’essence à la pompe ne cesse de
dégringoler. Certains pas très futés -comme vous et moi- se réjouissent : ça n’est pas
trop tôt et c’est autant d’économisé.
Calcul frivole ! Si l’essence baisse, beaucoup oublieront l’essentiel. Ils cesseront de
covoiturer et se détourneront du train. Bonjour les particules fines et le dérèglement
climatique ! La mort nous guette…
Je vous souhaite le pire ! C’est le mieux qui puisse vous arriver.
Docteur Gérard Bouvier