« Chère ville, entre toi et moi c’est une longue histoire : treize ans déjà que chaque année, début juin, tu m’accueilles et partages tes rues, ruelles, parcs et théâtres… Entre toi et moi c’est un peu comme une histoire d’amour ; c’est « Je t’aime… Moi non plus ». Ne nous quittons pas encore : j’ai toujours cette envie de me faufiler partout, de te parer de rêve, de folie, de te donner un autre visage et de te redécouvrir sous un jour nouveau ». C’est une véritable lettre d’amour que le festival Pont des Arts adresse à sa ville de toujours, Pontarlier. Ce sont bien les thèmes l’amour et la liberté qui déambuleront dans les rues, parcs et quartiers du 11 au 14 juin. « Il y a aussi cette idée de comment on est libre dans l’espace public, comment l’user, l’utiliser », sourit Alexandre Ninic, co-président de La Sarbacane, association organisatrice de l’événement.
Trois déambulations dans les rues de Pontarlier
L’année dernière, le festival Pont des Arts se tenait en même temps que les championnats de France de paracyclisme. « Il y a eu une cohabitation de l’espace public. La ville était fermée avec des barrières. On a alors privilégié davantage la musique. Cette année, on revient à l’essence même du festival, l’art de rue », poursuit Alexandre Ninic. Cela passe alors par le renforcement des déambulations, au nombre de trois. Réorchestrant cumbias, rumbas et salsas, tout en ponctuant sa déambulation de chorégraphies décalées et teintées de situations burlesques, la fanfare de la compagnie Sopaloca emportera le public vers la « Calle Loca » (rue folle, ndlr). Le festival renouvelle son partenariat avec Commerce Pontarlier Centre pour cette année proposer une déambulation dans les vitrines des commerçants. L’occasion pour des Pontissaliens de se retrouver spectateurs de quelque chose qu’ils n’avaient pas prévu. La plus grosse déambulation sera faite par la compagnie Jour de Fête le samedi à 18h30 avec « Le message, une marche à l’amour » pour mettre en scène un couple qui traverse la ville en guerre, sous les bombes. « Une dizaine d’artistes mettront en scène dix tableaux en traversant entièrement la ville pour se retrouver au parc du Grand Cours », détaille Alexandre Ninic.
« Des têtes d’affiche de l’art de rue »
La compagnie Les Bonimenteurs proposera une forme atypique, avec le spectacle « Au coin de ma rue ». « Les spectateurs auront un casque audio, avec un récit unique à l’oreille. Ils vont pouvoir observer ce qui se passe dans la rue, avec théâtralité ». Du théâtre intime sera également au programme avec « Homme(s) intègre(s) ? Une promesse à tenir » de la compagnie Pocket Théâtre, venue directement du Jura. Deux hommes intimement liés par leurs trajectoires de vie se racontent dans deux récits indépendants, un français, un burkinabé. À la maison de quartier des Pareuses, la compagnie Le Punk à mouton, venue du Doubs, présentera « L’iliade et l’Odyssée (mais surtout l’Iliade) » où se côtoieront phrasé antique et langage familier, où les combats à l’épée se font avec du carton. Au théâtre Bernard Blier, la compagnie Lamento présentera son spectacle « La Fabuleuse histoire de Basarkus » mêlant jonglage, acrobatie et danse-contact. « On est assez fier de la programmation. Ce sont des têtes d’affiche de l’art de rue ».
Informations : le festival comprend des spectacles « au chapeau », gratuits mais également à billetterie. Programmation complète et réservations sur www.festivalpontdesarts.com