
Aux Archives départementales, une nouvelle exposition voit le jour « Le Doubs, en terrain connu ? ». Cette dernière est visible jusqu’au 3 juillet 2026. Il aura fallu un travail de près de deux ans pour extraire une centaine de cartes, plans, registres administratifs, photographies dans les 22 kms d’archives du département. Aubin Leroy, conservateur adjoint des Archives départementales du Doubs, a ainsi redécouvert un plan-relief de 1877 de 8 m² en plâtre, oublié dans les sous-sols. Sa restauration est la porte d’entrée de l’exposition.
Le Doubs, le seul territoire de France à être presque intégralement traversé par la rivière qui porte son nom, a la particularité d’avoir une frontière de 170 kilomètres avec la Suisse. Sur 5 200 km², le Doubs abrite 550 000 habitants et… 240 000 vaches, essentiellement montbéliardes.
« Comment relier l’histoire des Hommes avec leur territoire ? »

L’idée initiale de Nathalie Rogeaux, la conservatrice en chef des Archives départementales repose sur un aspect méconnu de la géographie. « Comment relier l’histoire des Hommes avec leur territoire ? »

L’exposition débute avec des documents fondateurs de l’histoire du département : le premier registre de délibérations du Conseil général et une carte datée de 1790 actant l’existence du département. A la lecture de cette carte, on note l’absence du Pays de Montbéliard. Celui-ci était la propriété des princes allemands depuis 1397. Il ne sera annexé à la République française qu’en 1791, d’abord intégré à la Haute-Saône, puis au Haut-Rhin et enfin au Doubs.
Les Allemands ou Les Alliés
La petite commune des Alliés, dans le Haut-Doubs, qui compte 171 habitants s’appelait « Les Allemands » jusqu’en 1915. Son nom originel date du XIVe siècle, lié à l’arrivée dans ce territoire d’Allemands (probablement des suisses alémaniques). Lors de la déclaration de guerre avec l’Allemagne en 1914, les habitants souhaitent changer le nom de leur village. Il faudra attendre un décret du 20 octobre 1915 pour leur donner raison. C’est l’original de ce décret qui est exposé aux Archives départementales.
Le Doubs préserve ses rivières depuis plus d’un siècle
C’est par exemple le grand nombre de centrales électriques tout au long du parcours de la rivière. C’est aussi Guillon-les-Bains. Qui se souvient que les eaux sulfureuses du Cusancin, à quelques kilomètres de Baume-les-Dames, avaient donné naissance à une station thermale. Les traitements médicaux et les bâtiments du centre thermal sont dans les trésors des Archives.
Un arrêté préfectoral du 12 décembre 1907 présenté dans l’exposition, impose un strict respect des rejets d’eaux usées dans les rivières pour la préservation de la ressource…rien n’a changé, notamment dans son article premier. « Il est formellement interdit de laisser écouler…dans les cours d’eau et les canaux du département du Doubs les eaux résiduaires…qui ne seraient pas préalablement neutralisées de toute substance toxique… »
Le Feu, la Terre, l’Air
Outre l’eau, l’exposition se décline en trois autres dimensions : le Feu, la Terre et l’Air. C’est l’histoire industrielle du Doubs, autour de ses fonderies, ses usines métallurgiques qui ont fait, et font encore la richesse industrielle du territoire. L’exposition y détaille tous les sites industriels depuis deux siècles. Territoire agricole, comment oublier les vaches montbéliardes. De nombreux documents de recensement des populations bovines, leur production laitière, offrent une mémoire permanente des éleveurs et de leurs fruitières. Territoire naturel, l’air y est partout présent. Au travers des patois parlés et chantés, par les effluves des fromages et de la saucisse de Morteau, sans oublier le sanatorium de Villers-le-Lac… on se promène en respirant grâce aux documents anciens des Archives départementales.






























