Sécurité à Planoise entre ressenti et réalité

Troisième réunion publique le mercredi 6 juillet au gymnase Diderot en présence du Préfet du Doubs, de la Maire de Besançon, du Procureur de la République et du Directeur départemental de la sécurité publique.

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David Gagliardi, Directeur départemental Adjoint à la sécurité publique du Doubs, Anne Vignot, Maire de Besançon, Jean-François Colombet, Préfet du Doubs et Etienne Manteaux, Procureur de la République ont écouté les 200 habitants de Planoise conviés au gymnase Diderot ©YQ
200 habitants à l’écoute

Les autorités s’y étaient engagées. Deux fois par an, le point serait fait sur l’avancée de la sécurité et la tranquillité dans le quartier sensible de Planoise. Sur ce point, la promesse a été suivie d’effet.

« Je veux comprendre le ressenti des habitants » a entamé Jean-François Colombet. Le Préfet a évoqué tout le travail accompli depuis deux ans en termes de sécurité mais aussi d’insertion, d’emploi, d’animation et d’encadrement scolaire.

Trois priorités pour la sécurité

« La lutte contre le trafic de stupéfiants commence à porter ses fruits » a souligné David Gagliardi, le nouveau directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Doubs. « Nous avons supprimé 36 points de deal depuis le début de l’année 2022 et procédé à 70 interpellations ». Pour autant, le « marché » de la drogue s’est adapté précise le Préfet. « Le trafic de drogue s’est ubérisé, les revendeurs livrent les clients à domicile ».

Les rodéos urbains sont également une priorité de la police et de la justice. 21 procédures en 2022 ont permis la confiscation de nombreux véhicules, grâce en particulier au dispositif de vidéosurveillance.

Troisième priorité, la suppression des squats. Le programme de rénovation urbaine du quartier de Planoise conduit à la destruction de certains immeubles et au relogement des locataires. Les bailleurs sociaux ont conduit des procédures en lien avec le Parquet pour supprimer les squats servant parfois de lieux de stockage de produits stupéfiants.

« Il faut penser aux locataires »
Joëlle est résidente de Planoise depuis plus de 40 ans. Elle se plaint de la dégradation de son quartier qu’elle aime pourtant ©YQ

Les 200 habitants de Planoise présents à la réunion publique admettent le travail effectué par la police et la justice pour rendre le quartier plus paisible. Joëlle, planoisienne depuis plus de 40 ans, s’irrite de « voir son quartier s’être dégradé sans que rien ne soit fait depuis des années ». Fatiha, locataire aux Epoisses, interpelle les bailleurs sociaux « Cela fait un an et demi que je demande l’expulsion d’un voisin qui nous pourrit la vie. Je n’ai aucune réponse du bailleur et de la police ».

Fatiha est locataire à Planoise. Elle se plaint des incivilités du quotidien auxquelles ni la police, ni la justice, ni les bailleurs sociaux ne sont capables de répondre ©YQ

Sur les incivilités du quotidien (le fameux ressenti),  les réponses sont administratives. « Adressez-nous un courrier avec la copie de votre carte d’identité » répond la représentante du bailleur social. « C’est compliqué » répliquent en cœur le procureur de la République et le Préfet.

D’autres habitants parlent pourtant de leur quotidien : « la piétonisation des trottoirs sert à tout sauf aux piétons » se plaint l’un d’entre eux, victime des rodéos et des cyclistes. « Pourquoi le tram ne fonctionne pas le 14 juillet, privant les habitants de descendre en ville pour le feu d’artifice » se plaint un autre !

L’Etat, la Ville de Besançon, la Police et la Justice agissent, c’est certain. Mais dans des cadres tellement contraints qu’ils en oublient le bon sens, c’est tout ce que les habitants leur demandent.

Yves Quemeneur