Chaque année, à l’approche de l’été, les campagnes de sensibilisation contre l’abandon des animaux de compagnie font leur apparition. Auparavant, la SPA de Pontarlier (société protectrice des animaux), constatait une période plus calme en termes d’abandons, avec un démarrage autour de mai-juin. Désormais, « il n’y a plus de saison. Les abandons se font toute l’année, le refuge ne désemplit pas. C’est souvent en raison de divorce, déménagement, allergie, mais aussi l’arrivée d’un bébé surtout, où pour certains, c’est incompatible avec un animal », témoigne Florian Ferraroli, président de la SPA de Pontarlier.
Le problème de la non stérilisation des chats
« Le changement climatique bouleverse certains aspects biologiques des animaux. Avant, une chatte était en chaleur d’avril à septembre, maintenant c’est quasiment toute l’année. On a des arrivées de chatons très tôt et très tard dans la saison », poursuit le président. Le refuge compte une centaine d’animaux, une trentaine de chiens, une soixantaine de chats. Si la rotation se fait relativement bien au niveau du placement des chiens, du côté des chats, « c’est catastrophique, les gens continuent de ne pas les stériliser. 5-6 chatons naissent tous les deux mois et demi. Les gens pensent toujours pouvoir les donner. Ils y arriveront une fois, deux fois mais pas tout le temps, parce que ça coûte cher aussi d’avoir un animal. Tant que ça va bien, on peut avoir quinze animaux, mais dès qu’il y a le vieillissement ou un accident, ça peut coûter vite cher. Pour tous les refuges, le plus gros problème est la non stérilisation des chats ».
Un syndrome de Noé de plus en plus fréquent
Autre constat réalisé, de plus en plus de personnes ont le syndrome de Noé. « Elles vivent dans des appartements ou maisons et y entassent des animaux. Il n’y a pas de maltraitance physique. Ces gens les aiment, mais mal. On peut trouver une cinquantaine de chats dans 30m². Ces personnes ne sont pas méchantes, souvent derrière cela, se cache une souffrance humaine : personne isolée, seule, sans attache ».

« Frapper fort pour éviter cette souffrance animale »
Des discours qui s’entendent depuis plusieurs années. « J’ai promené mon premier chien à 17 ans au refuge de Montbéliard. J’en ai aujourd’hui 50. Rien n’a changé. On a des lois, mais on ne les applique pas. Par exemple celle qui interdit la vente d’animaux par les particuliers sur Leboncoin, mais on trouve encore des chatons », confie Florian Ferraroli. Il se dit favorable à la mise en place d’une taxe. « Bien sûr, la première année on sait qu’il y aurait de la casse. On éviterait le syndrôme de Noé. Pour les animaux qui ne sont pas de race, peut-être rendre la stérilisation systématique ? Si on ne frappe pas fort, on n’y arrivera jamais. Frapper fort pour épargner toute cette souffrance animale, ces naissances, les chats meurent à l’extérieur ». Aujourd’hui, la SPA de Pontarlier compte trois salariés, une quinzaine de bénévoles. « On est bien, mais il manque cruellement de familles d’accueil pour chats et chiens ». La nourriture et les frais vétérinaires sont pris en charge par le refuge. Actuellement, il y a quatre familles d’accueil pour chats, une pour chiens. Respectivement, l’idéal serait d’une petite dizaine et de trois.