Des urgences de l’hôpital d’Antibes à celles du CHU de Besançon…bienvenue dans un monde de fous ! Parfois excessif, j’ai tenté de m’attacher au factuel, tout du moins celui que j’ai constaté au long de ces journées, torrides à l’extérieur et glaciales à l’intérieur ! Confronté à une hyperthermie importante doublée de fortes douleurs lombaires autour de 6h du matin, la première réaction est d’appeler SOS Médecins ! Patatras, dans la ville balnéaire qui voit sa population doubler en été (de 75 000 à 150 000 habitants), les médecins de garde ne se déplacent pas avant…9h ! Reste le Centre 15 d’Antibes, je vous le conseille (si vous pouvez choisir votre lieu de villégiature hospitalière). Au bout du fil, un assistant régulateur accueille aimablement. Il est efficace et rapide dans ses questions, prend en compte le stress du patient avec douceur et bienveillance. Contrôle Carte Vitale et rapidement, le diagnostic tombe (environ 1h) : insuffisance rénale nécessitant un scanner. Nécessité de rentrer sur Besançon, l’interne de garde (il a fait ses études à Besançon) indique un danger vital à prendre la route. Décharge puis retour en voiture à Besançon bourré de codéine.
Deux jours après, arrivée aux urgences de Minjoz. Un jeune étudiant au physique de Jean-Pierre Rives (pour ceux qui se souviennent) accueille avec le sourire, prend les constantes. « Le Monsieur du 17 » (en référence au box dans lequel je suis confiné) va devenir un numéro pendant près de 12h sans information, sans sourire et surtout…sans empathie. Dans les box voisins, on entend « oui cocotte, on va s’occuper de toi » ou « Bon ouais, vous arrêtez on va venir » ou pire « vous avez qu’à demander à Macron de vous soigner » (sic). Le « Monsieur du 17 » devra attendre le départ au scanner puis le diagnostic annonçant l’opération pour retrouver un peu de son humanité.
Retour du monde des zombies, direction le service d’urologie. C’est l’ensemble des professionnels de santé qui vous appellent par votre nom, vous sourient, vous expliquent…du brancardier à l’infirmière en passant par les aides-soignants, internes et médecins ! Mon rein vous remercie. Pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il existe des soignants pleins d’empathie qui font de leur métier une passion ! J’ai aussi rencontré des « agents » qui n’ont rien à y faire ! Ce n’est certainement pas uniquement une question de moyens, de ressources humaines ou d’investissements. Le service de santé en France est en mort clinique depuis longtemps (un comble). Il n’est pas à réformer mais à refonder, certainement pas par tous les corporatismes qui le brident. « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». Cette citation d’Albert Einstein s’applique assez bien à ce monstre sans tête qui avale chaque année plus de 300 milliards d’euros !