Un champignon qui coûte cher à la Ville de Besançon

300 000€ pour refaire la terrasse extérieure de la Rodia. La salle des musiques actuelles, inaugurée en janvier 2011, accumule les problèmes depuis un an.

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Les nouvelles solives en Douglas sont fixée avec des équerres et vis en inox et espacées de 47 cm contre 60 dans l'ancienne construction. Une terrasse adaptée aux intempéries ©YQ
Un food truck pas très Vauban

Manu Combi, l’ancien directeur de la Rodia, voulait créer un lieu convivial et de restauration pour les spectateurs de la salle. Le food truck, « 4 x 8 », installé en octobre 2022, portait un nom évocateur des luttes sociales de la Rhodiaceta. Mais une cheminée en tôle posée sur un container maritime n’était pas du plus bel effet au pied de la Citadelle de Vauban. L’architecte des Bâtiments de France a sifflé la fin de la récréation, imposant à la Ville des couleurs plus pastel et une cheminée moins industrielle. La Rodia peut être une salle de musiques actuelles sans pour autant salir le patrimoine historique de Besançon.

Négociation entre la Ville de Besançon et l’Architecte des Bâtiments de France pour une solution adaptée au patrimoine historique de la capitale comtoise ©YQ

L’architecte des bâtiments de France a finalement validé le nouveau « food container ». Il ne reste plus à Aline Chassagne, l’adjointe à la culture, qu’à trouver un gérant pour reprendre l’activité de petite restauration.

Terrasse : le champignon en est la conséquence, pas la cause

La majestueuse terrasse qui domine le Doubs porte les stigmates d’un défaut de conception. Les solives en bois n’étaient pas protégées de la pluie. Elles reposaient sur des équerres en simple métal qui se sont détériorées au fil des années. L’eau stagnante a abîmé le bois rendu plus sensible aux parasites.

2 mois de travaux pour une équipe de 7 compagnons

Cyril Girod, chef de chantier chez FCE (France Clôture Environnement), basé à Champagnole, doit allier la rapidité d’exécution et la qualité des matériaux et de leur pose.

Les solives en Douglas font désormais 22 cm d’épaisseur, fixées sur des équerres et vis en inox. Elles sont surtout protégées par des supports en plastique bituminé pour en garantir l’étanchéité. Atout supplémentaire, elles sont espacées de 47 cm au lieu de 60 cm.  La terrasse elle-même, est dotée de planches en frêne thermo chauffé de 28 mm d’épaisseur offrant une meilleure résistance aux intempéries.

David Demange, tout juste arrivé à la Rodia en fin d’année dernière, pourra reprendre possession des lieux en septembre, à peine en retard pour la prochaine programmation. Le « food container » aura aussi repris place sur la terrasse.

Yves Quemeneur