Besançon. Un congrès de la transition énergétique

Le 39e congrès de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) se déroule du 26 au 28 juin à Besançon. Un rendez-vous pour aider et accompagner les acteurs locaux dans la transition écologique au service de leur territoire.

246
Crédit : Philippe Barbosa - Patrice Diaz

C’est une fédération qui a l’oreille attentive des instances politiques nationales. Et pour cause : la FNCCR compte aujourd’hui 800 collectivités territoriales (regroupant 60 millions de français) et leurs établissements publics chargés de l’organisation et/ou de l’exploitation de certains services publics, regroupés dans trois secteurs d’activité principaux :  énergie, cycle de l’eau, numérique. Une influence importante et perceptible à l’occasion du 39econgrès de la FNCCR du 26 au 28 juin à Micropolis. Pendant trois jours sur place, des acteurs publics et privés originaires de toutes les régions françaises débattront sur l’organisation politique et technique de la transition à mener pour les services publics.

Le photovoltaïque du Haut-Doubs en lumière

En clair permettre aux élus locaux et à leurs administrés de conserver des besoins de première nécessité. « On est adhérent depuis de très longues années à cette fédération parce qu’on en a besoin. C’est un soutien précieux dans plein de domaines, pour monter des dossiers ou comprendre certaines lois et modifications de l’État sur le secteur de l’énergie par exemple », confie Anthony Messika, directeur du Syndicat Intercommunal d’Électricité de Labergement Sainte-Marie (SIEL), symbole d’une transition énergétique réussie dans le Haut-Doubs depuis de nombreuses années. Pendant ces trois jours, le directeur viendra prendre quelques conseils tout en profitant de ce coup de projecteur national pour présenter les travaux du Syndicat. « Nous venons de terminer le parc de Rochejean depuis un mois et demi avec dorénavant 22 trackers solaires en service. Dans une semaine, la nouvelle station d’épuration aux Longevilles Mont D’or aura un parc solaire de 10 trackers et 800 m2 de panneaux sur toiture. C’est une nouvelle grosse source d’énergie verte. À l’heure actuelle sur le photovoltaïque, des textes sont à l’étude pour permettre de racheter l’énergie produite par les trackers solaires ou les panneaux au sol. On travaille avec la FNCCR pour obtenir le texte le plus cohérent possible pour les consommateurs, comme nous. »

2000 élus attendus

 « La FNCCR, c’est un peu comme l’association des maires pour les syndicats d’énergie. », résume le sénateur. « Organiser un tel rendez-vous ici est une aubaine pour les acteurs locaux comme le SIEL ou le SYDED, qui doivent être défendus. Ces syndicats sont tout aussi importants pour faire le lien entre le terrain et les instances. Aujourd’hui les collectivités du Doubs sont heureuses de pouvoir s’appuyer sur un tel service. » À Micropolis, 2000 élus sont attendus pour participer à trois jours d’ateliers, conférences, tables-rondes, aux côtés de grandes institutions comme RTE, CRE, Enedis, GRDF, ou encore Orange. Une occasion aussi pour les élus locaux d’interpeller le secrétaire général Nicolas Guerin sur les gros problèmes de déploiement de la fibre sur plusieurs territoires ?

Coup de projecteur sur l’énergie renouvelable locale

En accueillant le 39e congrès de la FNCCR, Besançon et le département du Doubs s’offrent une belle vitrine grâce aux nombreuses visites techniques des différentes sites de productions d’énergies renouvelables. Pendant trois jours, la FNCCR partira à la rencontre de la principale station d’épuration du Grand Besançon qui comporte de la méthanisation et du photovoltaïque. Le Sybert présentera son réseau de chaleur quand d’autres acteurs se rendront à Lantenne-Vertière, village de 550 habitants qui s’engage dans des projets en faveur de la transition énergétique et de la sobriété autant dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’énergie que de la mobilité et du numérique.

Renforcer les réseaux pour faire face au changement climatique

Face à ces changements de production et de consommation, Enedis a dévoilé l’an dernier un plan d’investissement, Capex 2040, de 96 milliards d’€, « dont la moitié serait destinée au raccordement des consommateurs auprès des énergies renouvelables, l’adaptation de nos infrastructures et un quart de ce budget pour la résilience de nos réseaux », résumait Hervé Champenois, directeur technique, lors de la table ronde organisée le 15 mai par le sénateur du Doubs Jean-François Longeot, autour de la résilience des réseaux face aux aléas climatiques. La FNCCR était invitée à débattre et rejoint Enedis sur l’urgence de protéger les différents réseaux de services essentiels aux français, face aux catastrophes naturelles. Porte-parole des adhérents, la fédération juge indispensable d’établir des stratégies nationales et territoriales vers « un plan de résilience » partout en France. « Concrètement, pour éviter les coupures, nous demandons à enterrer davantage de lignes pour atteindre les 70% d’enfouissement de réseaux et aller au-delà des plus de 50% actuel. Si une bonne partie d’entre elles le sont déjà, cela reste insuffisant, notamment dans les zones boisées et sur le littoral. », note la fédération. En contradiction avec les préconisations du Plan France Très Haut débit il y a 10 ans. À l’époque, pour déployer le plus rapidement possible la fibre optique, les infrastructures existantes étaient privilégiées, la plupart étant dans des zones touchées ces dernières années par plusieurs fortes tempêtes. À l’inverse, enfouir les réseaux à un coût conséquent : la Banque des Territoires a chiffré un plan sur 10 ans allant de 6,9 milliards à 16,9 milliards pour l’option la plus « ambitieuse ».