« Un tiers des voitures dans le monde sont fabriquées à Besançon ! »

Le propos est quelque peu excessif et pourtant ! Le groupe Antolin a inauguré une usine de 21 000 m² au cœur du parc scientifique et industriel de Temis pour y accueillir près de 370 collaborateurs.

1237
Antolin Besançon, c'est 21 000 m² d'ateliers, de bureaux d'études et de recherches employant 370 salariés à Temis Microtechniques ©YQ
Antolin, un groupe mondial au capital 100% familial

Dans les années 50, deux frères gèrent un petit garage à Burgos en Espagne. Ils mettent au point une rotule de direction en caoutchouc. C’est le début d’une saga industrielle et familiale. Antolin est aujourd’hui l’un des plus gros fabricants de composants pour voitures du monde. 24 000 employés travaillent dans 130 usines de production et 27 bureaux techniques et commerciaux dans 25 pays.

Leader mondial de production de pavillons, Antolin est l’un des acteurs majeurs en éclairage pour les habitacles automobiles.

Eric Alauzet Député du Doubs, Ernesto Antolin et Maria Helena Antolin Président et vice-présidente du Groupe familial espagnol, Anne Vignot Maire et Présidente de Grand Besançon Métropole et Olivier Becht Ministre du commerce extérieur lors de l’inauguration du site Antolin de Besançon ©YQ

Ernesto Antolin Arribas et Maria Helena Antolin Reybaud dirigent aujourd’hui un groupe mondial qui n’a pas attendu pour innover en permanence et se hisser en tête de la mobilité du futur. Du petit garage de Burgos, le groupe équipe aujourd’hui 600 modèles de voitures. Ses composants sont présents dans les 5 véhicules les plus vendus dans le monde (pavillons, consoles, portes, éclairage et systèmes électroniques…). Le groupe Antolin investit environ 3% d’un chiffre d’affaires de 4,45 MD€ en Recherche & Développement.

Investissement de 34 millions d’euros à Besançon

Antolin a inauguré le 10 novembre 2023 une usine de dernière génération. Le groupe optimise ainsi ses capacités de production d’éclairage en Europe.

Maria Helena Antolin et Ernesto Antolin entourent le ministre Olivier Becht ©YQ

Cet investissement s’intègre dans le plan global de réindustrialisation de la France. C’est la raison pour laquelle Olivier Becht, ministre délégué chargé du commerce extérieur était présent à cette inauguration. Le Ministre n’a pas craint de fixer un objectif de 25% des microprocesseurs fabriqués en France (dans une voiture de moyenne gamme, ce sont près de 3 000 microprocesseurs qui sont présents).

Innovation et qualité

Les installations de dernière génération font du site de Besançon un référent de poids au sein de l’industrie automobile en termes de performance, de qualité, d’innovation et de coût. Le centre technique associé à l’usine de production emploie des équipes d’ingénieurs, de techniciens de tout premier ordre. Le choix de Besançon pour développer les nouvelles technologies d’éclairage et d’électronique d’Antolin n’est pas le fruit du hasard. L’écosystème innovant associant les laboratoires de recherche publics et privés, les écoles d’ingénieurs de haut niveau, l’Université de Franche-Comté, offrent un terrain de jeux idéal pour les entreprises innovantes comme Antolin.

Une usine exemplaire

Le projet industriel a été développé dans le respect de l’environnement. L’usine de Besançon dispose ainsi d’une centrale photovoltaïque pour couvrir ses besoins en énergie. Et les produits conçus et fabriqués à Besançon permettent aussi aux clients d’Antolin d’économiser de l’énergie dans les véhicules.

Antolin équipe près de 40% des véhicules vendus dans le monde. Fournisseur essentiel des constructeurs automobiles dans les solutions technologiques de l’habitacle des véhicules, le groupe familial espagnol concilie une éthique humaniste, soucieux de son environnement, et proposant (il ne faut pas l’oublier) un modèle économique de croissance rentable à long terme.

L’industrie, c’est bien
Des moules de plusieurs tonnes pour fabriquer l’éclairage des habitacles de plus d’un tiers des voitures dans le monde ©YQ

Avec cet outil industriel 4.0, Antolin démontre la capacité de l’industrie à attirer de nouveaux talents. Associer des moules de plusieurs tonnes pour produire de l’infiniment petit, c’est la qualité franc-comtoise depuis des décennies. L’avenir des nouveaux métiers masculins et féminins passera par l’industrie.  Il est toujours préférable de fabriquer à proximité : c’est bon pour la planète, c’est bon pour la croissance, c’est bon pour le pouvoir d’achat.

44 000 emplois dans l’automobile en Franche-Comté

Un moment surréaliste lors de l’inauguration de la nouvelle unité de production et de recherche d’Antolin à Besançon. Anne Vignot, la Maire et Présidente de Grand Besançon Métropole « était fière d’une région industrielle, d’entreprises qui innovent et se bougent….dans des projets collectifs associant les salariés ». Elle tentait un grand écart entre la décroissance économique et la fin du « tout voiture » prônées par ses amis écologistes et l’attraction économique nécessaire au territoire bisontin.

« La transition écologique doit se faire avec les industriels, pas contre eux »  assénait en 2021 Ludovic Party, le directeur du pôle « véhicules du futur ». A l’heure où on rendait hommage à Charles Piaget et à l’utopie autogestionnaire qui a, pour partie, détruit l’outil industriel de Besançon, il serait utile de rendre hommage aux « entrepreneurs ». Ces « fous »  avancent plus souvent dans la tempête que dans le beau temps ! Comme des centaines de PME franc-comtoises, l’histoire humaine et industrielle d’Antolin en est l’image.

Yves Quemeneur