Région. 663 millions d’euros pour le budget primitif du Doubs en 2025

Malgré l’incertitude financière liée à l’absence (pour le moment) de loi de finances pour 2025, le conseil départemental du Doubs a choisi de "ne pas mettre l’activité du département sur pause". La majorité départementale a voté son budget primitif 2025.

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Le conseil départemental du Doubs à Besançon ©YQ
Un vote rendu possible grâce à un plan de maîtrise décidé au printemps 2024

On imagine bien que ce budget primitif devra faire l’objet d’ajustements dès que les lois de finances (PLF et PLFSS)seront votées. Hebdo 25 vous en rendra compte !

Le département du Doubs gère sérieusement la collectivité depuis 2015. Des dépenses maîtrisées et surtout une baisse importante de l’endettement qui offre une marge de manœuvre inédite pour l’exercice 2025. L’emprunt grimpe de plus de 9 millions d’euros par rapport à 2024 à 52,7 millions d’euros. Seul point noir, l’investissement (hors intérêts et remboursement de la dette) s’écroule de 12,7% à 85,5 millions d’euros…de quoi inquiéter les entreprises du département qui vivent à 70% de la commande publique (principalement dans les travaux publics et le bâtiment).

Enfin, l’épargne brute (écart entre les recettes et dépenses de fonctionnement) atteint un niveau historiquement bas.

Pour autant, la collectivité départementale affirme « vouloir apporter des réponses dès le début de l’année aux structures partenaires et de poursuivre ses actions liées aux politiques publiques, sans rupture ».

85,5 M€ de dépenses d’investissement

Elles se répartissent entre

« Les solidarités humaines » à hauteur de 9,4 M€ dont 6,4 M€ pour les actions de logement ;

« Le développement humain » pour 18,4 M€ incluant la modernisation, les équipements et les transitions énergétiques des collèges (16,8 M€) et le soutien aux musées, bibliothèques et archives (1,5M€) ;

« La dynamique territoriale » représentera un investissement de 48,8 M€ en 2025 dont plus de la moitié est consacrée aux mobilités et infrastructures routières (28,3 M€). Le développement territorial est évalué à 12,8 M€ (dont 9 M€ affectés aux projets du bloc communal), la transition climatique pour 5 M€ concerne en particulier la gestion des milieux aquatiques. Enfin, l’accompagnement économique au tourisme, l’agriculture et les projets territoriaux vont mobiliser 2,7 M€.

« L’efficience et les ressources internes » sont budgétées pour 36,4 M€ en investissements, d’une part dans la modernisation numérique à hauteur de 2,1 M€, la réhabilitation et la maintenance des bâtiments administratifs (6,8 M€) et…preuve d’une saine gestion de la dette, le remboursement en capital pour 27,5 M€.

23,4 M€ en recettes sur les investissements

En matière d’habitat, il s’agit essentiellement du reversement de l’État au travers de l’ANAH (Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat). Les subventions d’État, de l’Europe (Feder) et du Fonds Vert (en forte baisse) constituent les autres recettes pour assurer un bon niveau des investissements du département.

550,4 M€ de dépenses de fonctionnement

« Les solidarités humaines » sont bien entendu le cœur du réacteur départemental. Compétences essentielles de la collectivité, celle-ci  y consacre 344,4 M€ répartis en le soutien aux établissements médicosociaux (165,2 M€), la protection de l’enfance (mesures de placement et gestion des Mineurs Non Accompagnés) pour 85,3 M€, l’insertion et l’emploie, en particulière au travers des 12 000 bénéficiaires du RSA pour 89,2 M€.

« Le développement humain » entre pour 24,9 M€ de dépenses de fonctionnement, principalement au travers du soutien aux collèges publics et privés (16,3 M€), aux actions culturelles (5,2 M€) et au sport (2,7 M€).

« La dynamique territoriale » va bénéficier  au Service d’Incendie et de Secours (SDIS). Le département y consacrera en 2025 30,7 M€. « Près de 55% des dépenses de fonctionnement du SDIS sont financées par la contribution départementale.

« L’efficience et les ressources internes » sont un poste très important, budgété à hauteur de 135,3 M€ dont 108,5 M€ pour le seul poste de la masse salariale, malgré la stabilisation du budget ressources humaines. Contrepartie de l’endettement de la collectivité, le département du Doubs dépensera près de 10 M€ (9,6 M€) au paiement des intérêts de la dette.

Quand certains élus considèrent que la dette est créatrice de richesses pour le territoire, au travers des investissements profitant aux entreprises du département, il ne faut toutefois pas oublier que cette dette doit être remboursée et qu’elle est soumise à des taux d’intérêt hypothéquant l’ensemble des dépenses de fonctionnement.

L’argent magique n’existe pas

La présentation et le vote le 17 décembre 2025 du budget primitif 2025 du département du Doubs a démontré la poursuite d’une gestion rigoureuse des deniers publics. Elle permet de maintenir les grands équilibres du département et surtout de continuer à assurer les missions essentielles de la collectivité auprès des plus fragiles. Pourtant, l’opposition a voté contre. Comme l’avait souligné Raphaël Krucien dans ses propos liminaires « il faut augmenter la fiscalité des plus riches »…sans dire à partir de quel seuil on devient riche !

Les prochaines semaines et notamment le discours de politique générale de François Bayrou, apporteront des réponses au maintien du financement des collectivités territoriales. Le département et le bloc communal sont les structures les plus pertinentes pour apporter accompagnement et services de proximité aux habitants du territoire. Le nouveau Premier Ministre, ancré aussi dans le territoire, saura-t-il convaincre les « petits hommes gris » de Bercy ?

Yves Quemeneur