La Ville de Besançon face à la crise énergétique

Conférence de presse lunaire le 26 septembre à la Mairie de Besançon. Anne Vignot était entourée de 11 membres de sa majorité (EELV, PS, PCF, AGC, Generation.s) pour préparer la population à des coupes sombres dans les dépenses énergétiques.

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Nicolas Bodin (PS), Elise Aebischer (Generation.s), Anne Vignot (Maire de Besançon), Antony Poulin (EELV) et Aline Chassagne (PCF) ont tiré la sonnette d'alarme sur les dépenses énergétiques de Besançon ©YQ
« Nous devons trouver 8 millions d’Euros d’économie en 2023 »

Antony Poulin, l’adjoint aux finances s’inquiète. « L’augmentation du prix de l’énergie atteint 8 millions d’euros de plus en 2023 ». L’adjoint écologique en profite pour rappeler que la Ville n’a pas attendu la crise ukrainienne et l’intolérable spéculation financière pour réduire ses consommations. La réhabilitation des gymnases, des crèches et des écoles « 60 millions d’investissements sur le mandat… ! » atténuent les effets négatifs.

« Toutes les solutions sont sur la table » poursuit Anne Vignot. Diminuer l’éclairage public, baisser de 1°C la température des piscines mais « pas question de priver les enfants d’apprendre à nager ».

Les bâtiments publics seront chauffés à 19°C (contre 22°C actuellement). Là encore la jeunesse est préservée « le chauffage des crèches et des écoles est opérationnel depuis ce lundi 26 septembre. Ces mesures de court terme devrait nous permettre d’économiser 2 millions d’euros…il reste à trouver 6 millions ».

« La crise énergétique nous impose la remise en cause de notre modèle de société »

La Maire écologiste souligne l’impact important sur les services publics et particulièrement sur le sport et la culture.

« La question se pose de fermer un jour par semaine tous les musées (à l’identique des musées nationaux). Nous travaillons également avec l’OCAB (Office du Commerce) pour un marché de Noël plus sobre ».

Concernant le sport, l’Office des Sports a convié une soixantaine de clubs sportifs bisontins à une réunion d’échanges sur l’usage des infrastructures (en particulier la Malcombe et le stade Leo-Lagrange) et leur extinction partielle. « A ce jour, aucune décision n’est prise mais nous sommes au pied du mur. Nous prendrons des mesures au fil du temps ».

France Urbaine veut imposer un « bouclier énergétique »

Depuis la libéralisation du marché de l’énergie, des mesures ont été prises pour atténuer l’effet des hausses de l’énergie pour les particuliers. Les collectivités locales (communes, agglomérations, métropoles, régions, départements) ne sont pas concernées par le « bouclier tarifaire ».

Au cours de l’Assemblée annuelle de France Urbaine la semaine passée, la Maire de Nantes Johanna Rolland et présidente de l’association des grandes villes françaises, a demandé de l’aide au gouvernement et particulièrement la mise en œuvre d’un « bouclier d’urgence énergétique » pour permettre aux collectivités de passer ce cap budgétaire et poursuivre les investissements en faveur de la transition écologique.

« On fait appel à l’Etat pour ne pas être amenés à fermer des services publics pour payer les factures à des grands opérateurs qui engrangent des super-profits ».

En trois ans, la facture énergétique de la Ville de Besançon est passée de 5 à 12 millions d’euros. Fermeture de services publics ou augmentation des impôts ? La Ville va manquer de marges de manœuvre si l’Etat ne met pas la main au portefeuille !

Yves Quemeneur