Haut-Doubs. Aux Absinthiades, l’Interdite n’est plus censurée

 Intronisés ambassadeurs des Absinthiades lors de cette 21^e édition, Manon Hély, directrice de la Distillerie Pernot et Bertrand Vinsu, réalisateur, se sont retrouvés un an après avoir créé ensemble un documentaire retraçant l’histoire tumultueuse de l’Absinthe accompagné d’une bouteille spéciale. « L’Interdite », avait alors été présentée en grande pompe à travers des projections et dégustations, très rapidement suspendues.  La raison ? Un courrier d’une multinationale s’opposant au dépôt de marque de cette absinthe, jugeant son nom trop proche de l’un de ses parfums. Une absinthe interdite d’être nommée l’interdite et pour laquelle il est également interdit de parler d’un tel conflit, ça fait beaucoup. « On a tenté de répondre sans s’exposer à des poursuites car chaque choix pouvait engendrer une procédure. Finalement le nom de l’absinthe a été changé, tout en contestant cette opposition auprès de l’INPI », explique Bertrand Vinsu.

Pendant six mois et jamais en manque d’idées marketing pour rebondir sur leur malheur, la distillerie Pernot renomme son produit « La Censurée » quand le film lui, conserve son nom. « Ce qui est étrange, c’est qu’un viticulteur du Sud produisait bien avant nous un breuvage nommé « l’Interdit ». Il n’a jamais été embêté. Pourquoi nous, pourquoi maintenant ? », confie Bertrand Vinsu Depuis, tout le monde en était resté là. Ce samedi 30 septembre pourtant, au cours d’une nouvelle projection et d’une dégustation dans le cadre des Absinthiades, « l’Interdite » était bien là, sous son nom d’origine, avec une toute nouvelle étiquette. L’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) a tranché et juge abusive l’opposition cette multinationale. « Nous pouvons officiellement reprendre notre idée d’origine, un film, un produit. », se réjouit Bertrand Vinsu, heureux d’avoir redécouvert les Absinthiades, une nouvelle fois réussies.

Parallèlement à ce débat, le rendez-vous incontournable autour de la fée verte reste chaque année son concours où plusieurs distilleries présentent l’un de leurs produits. Cette année, la cuillère Grand Or revient à l’allemand Hans Peter Fuss, installé à Heidelberg.