Dans ce numéro exceptionnel consacré à l’enjeu des élections législatives anticipées déjà
historiques par leur programmation, vous ne lirez pas ou peu de programmes. D’abord parce que le timing imposé par cette dissolution du Président de la République, ne le permet pas. Cela arrange aussi les moins à l’aise en interview. Les candidats et partis ont
davantage de postures, d’idées aux contours encore flous. Puis peut-être parce qu’un programme dans un tel chaos, n’a pas vraiment de sens. Tous misent alors sur un sursaut.
Il doit être républicain pour les élus du groupe de la majorité présidentielle, relative jusqu’ici dans l’hémicycle. Pour poursuivre ses 3 dernières années de mandat à la tête de
l’État, Emmanuel Macron a besoin d’une majorité absolue. Le Président comptait sur une
débandade à gauche pour récupérer des sièges, mais la prise en otage du parti Les Républicains par Éric Ciotti a rebattu les cartes. Ce même sursaut républicain est affiché
par de nombreux élus LR, soucieux de conserver leurs valeurs et leurs postes. À gauche
aussi les places sont prisées. Si le nouveau Front Populaire appelle à un sursaut humaniste,
celui-ci est déjà bien fissuré par les manipulations en coulisse des différents partis. Leur
programme validé au niveau national se heurte aussi au pragmatisme local. Pour l’extrême
droite, le sursaut identitaire est déjà en cours. Fort de son score historique aux européennes, le RN va surfer sur cet engouement jusqu’au 30 juin, s’appliquant à ne pas dévoiler un projet clair pour ne pas avoir à être jugé sur le fond, en témoignent les rétropédalages successifs de Jordan Bardella, ces derniers jours. Et comment oublier l’inépuisable sursaut révolutionnaire, défendu à chaque élection par Lutte Ouvrière ? Voilà le plan. Chers (é)lecteurs, à vous de choisir.