C’est en évoquant les investissements non réalisés lors de la présentation du compte administratif 2023 (voir pages locales) que Ludovic Fagaut a pointé du doigt les différentes sommes annoncées depuis le lancement du projet de la Grande Bibliothèque. La livraison est prévue pour 2027 en lieu et place de l’ancienne maternité La Mère et l’Enfant, accolée au site Saint-Jacques. Un seul et immense édifice réunissant la bibliothèque universitaire, celles des études et de conservation et donc une médiathèque pour le Grand Besançon. Les chiffres annoncés sont à la hauteur du projet : 1700 places, 660 000 documents répartis sur une surface plancher de près de 14 000 m2 ! Ces données sont bien connues depuis 2022 et n’ont pas changé. En revanche le prix lui varie, beaucoup. De quoi inquiéter l’élu bisontin. « Dans les premières présentations, on parlait de 50 millions d’€. Lors du dernier conseil municipal de Besançon, on annonce qu’elle sera à presque 100 millions d’€. Dans le rapport du compte administratif, on note 85 millions d’€. Quels sont les vrais chiffres et surtout comment boucle-t-on le budget ? »
De 75,4M d’€ à 88,7M d’€ en deux ans ?
Pour le conseiller communautaire en charge des bâtiments Anthony Nappez, Ludovic Fagaut évoque le coût hors taxes. Dès 2022 dans le dossier de presse, Grand Besançon Métropole présente un chantier à 75,4 millions d’€ toutes taxes comprises et toutes dépenses confondues (TTC/TDC). L’augmentation est toutefois bien réelle : lors d’un dernier comité de pilotage en mars 2024, le coût total grimpait à 88 755 000 € TTC/TDC. « La crise énergétique a été l’une des raisons de cette hausse avec une inflation entraînant une surcharge de 10 millions d’euros, votée par le conseil. », rappelle l’élu. « On a aujourd’hui encore 5 millions à trouver, ça passera par une hausse de notre contribution mais on a bon espoir qu’en relançant des marchés infructueux, la facture se réduise. »
En charge de l’économie, Nicolas Bodin a souhaité à son tour rappeler le financement exceptionnel de l’opération. « De mémoire, je ne crois qu’aucun autre projet n’a été autant financé par d’autres partenaires ». Et pour cause, GBM doit pour l’instant régler 20% à 25% de la somme. Tout le monde met la main à la poche : État, Région, Département, Université ou encore Union Européenne. De quoi satisfaire le 1er vice-président Gabriel Beaulieu : « c’est un investissement essentiel sur plusieurs points pour notre territoire. Si nous avions arrêté les projets impactés par l’inflation, beaucoup de dossiers n’auraient pas abouti. ».