C’est paradoxalement pour un projet plus respectueux de l’environnement et des enjeux sociaux que la municipalité bisontine doit ardemment batailler depuis le début de son mandat. L’écoquartier des Vaîtes, initiative née en 2005 connaît toutefois un important virage cette année. Au mois d’avril 2024, le Tribunal administratif rejette d’abord la demande d’abrogation du PLU communal faite par l’association « Les Jardins des Vaîtes ». Ce mardi 5 novembre, sept mois plus tard, Anne Vignot annonce officiellement le lancement de « l’Acte 2 », du projet d’aménagement urbain des Vaîtes, dont la copie a été revisitée par ses équipes dès leur arrivée. Un soulagement pour la majorité bisontine, en particulier Christophe Lime, élu communiste en charge de la lutte contre les pollutions. « Ça fait plus de vingt que je suis sur ce dossier. À l’époque, je disais aux habitants que l’école ne pouvait pas être refaite car un nouveau quartier allait naître. Avec le temps j’ai arrêté mais cette fois, on voit le bout. »
Pour la maire Anne Vignot, le projet construit « le plus démocratiquement possible », porte un intérêt « plus large que celui du quartier ». Par son nombre de logements, 600, pour répondre à un marché dont la tension ne cesse de s’accroître. « 30% de logement social, 15% de logements abordables au cœur d’un magnifique quartier. Le beau, est pour tout le monde. Pas sûr que ce soit pareil dans d’autres collectivités. », enchaîne Christophe Lime. L’école aura aussi le droit à un nouveau départ. Vétuste, le groupe scolaire Tristan Bernard va être réhabilité pour accueillir une école maternelle (5 classes, et école primaire (5 classes et deux autres d’inclusion UEE et IME, ndlr). Une crèche pourrait également faire son apparition dans le projet. « Une équipe d’architectes sera désignée avant le 1er mars 2025, pour une présentation d’un plan en septembre. Les travaux devraient être lancés en 2026 pour une ouverture à la rentrée 2028. », poursuit Anne Vignot.
Les jardins de Vaîtes, au cœur des tensions
Au cœur de ces 23 hectares définis pour ce projet d’écoquartier de Vaîtes, le combat devrait surtout se poursuivre autour des jardins et de leurs exploitants, installés « illégalement sur le domaine public », rappelle la Maire. Malgré les volontés « d’apaisement » souhaité par un développement du projet prévu en « co-production avec les citoyens », l’élue veut avancer « dans le sens de l’intérêt général. Nous avons perdu deux ans malheureusement, il y a urgence. »
Une présentation globale du projet et les différentes étapes du calendrier seront présentées le 11 décembre à 18h30 (lieu à définir), date de la soirée de lancement de la démocratie participative. Sorte de réunion publique plus festive qui s’annonce agitée : au lendemain de du lancement de cet acte 2 du projet urbain des Vaîtes, les équipes techniques de la Ville débutent leur reconnaissance du terrain et échangent depuis avec les 60 à 80 jardiniers répartis illégalement sur près d’1,5 hectare. « Nous engageons un processus de régularisation des jardiniers. La production potagère est toujours la bienvenue mais pas de manière exclusive, ni extensive ou sauvage. On doit aussi préserver des espaces naturels et d’autres pour les familles et des loisirs. Nous allons remodéliser le secteur, il y aura un peu moins d’espace utilisé pour le jardinage et à l’inverse des zones naturelles protégées pour leurs qualités environnementales, que l’on doit sanctuariser. Ceux qui décident, ce sont les sols », commente Anne Vignot. Un dialogue ouvert donc, avec toutefois une finalité déjà prédéfinie. Au risque d’être à nouveau bloqué par de potentiels recours. « Cette fois on a juridiquement blindé le projet », assure Christophe Lime. Sans d’autres potentiels ralentissements, la finalisation de l’écoquartier des Vaîtes et de tous ses nouveaux logements, est comprise entre 2028 et 2038.
M.S