Haut-Doubs. Franchise en baisse à la frontière : « ça ne changera rien »

À compter du 1er janvier 2025, le montant de marchandises achetées en France par des Suisses et exemptées de TVA, baisse de moitié. Les commerçants pontissaliens ne seront que très peu impactés selon Denis Gérôme, président de la Fédération des commerces du Grand Pontarlier.

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Denis Gérôme dresse un bilan positif et se montre confiant pour l'avenir.

Chaque week-end et/ou jours fériés côté helvétique, ils sont des centaines à traverser la frontière pour venir faire leurs achats en France. Malgré une forte inflation ces deux dernières années, la différence entre de prix pour un même produit en Suisse est toujours plus avantageuse côté France, dans la grande majorité des cas. Pour lutter contre ce « tourisme d’achat » très lucratif pour les commerçants pontissaliens, à compter du 1er janvier 2025, chaque suisse venant faire ses courses en France ne pourra rapporter que 150 CHF de marchandises exemptées de TVA contre 300 CHF actuellement. Pas de quoi pour autant inquiéter Denis Gérôme, président de la fédération des commerces du Grand Pontarlier : « avec plusieurs commerçants, nous sommes allés à la rencontre des consommateurs frontaliers pour échanger avec eux sur le sujet. D’abord beaucoup de personnes ne sont même pas au courant de cette réglementation. Beaucoup ne font pas de déclaration et passent sans déclarer. Puis enfin, certains ont déjà préparé le coup en venant à 4 dans un même véhicule. » Une contrainte esquivée par l’augmentation des déplacements et du nombre de suisses. L’autre moyen « de réagir » pour les commerçants pontissaliens serait de vendre leurs produits hors taxes, « ce qu’ils ne font pas pour l’instant. On peut vendre toutes nos marchandises à partir de 100€ TTC. On a un système de détaxe qui s’appelle Pablo, qui permet aux consommateurs suisses de gagner encore 20% sur le prix pour ensuite déclarer à la douane et payer la TVA suisse de 8,1%. Il y a toujours un gain important. » Denis Gérôme reste toutefois attentif à une autre situation : les travaux et bouchons sur la route pour venir jusqu’à Pontarlier, le « vrai » gros frein pour les commerçants pontissaliens.