Besançon. Concert de Laurent Garnier : face à la polémique la Citadelle de Besançon répond

François Bousso, conseiller municipal délégué à la Citadelle, a organisé une conférence de presse le 1er avril 2025 à la Mairie, en réponse à la pétition de l’association de défense du bien-être animal Humanimo, s'opposant au concert annoncé de Laurent Garnier en juin prochain.

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Face à la polémique la Citadelle de Besançon répond
Le plan fait clairement apparaître que le site du concert est largement éloigné du parc zoologique (365 m), le son protégé par les différents Fronts (1/2 lune, Front Royal et Front de secours) pour isoler les animaux du parc des nuisances sonores ©Citadelle de Besançon

François Bousso était entouré de Margaux Pizzo, la directrice du parc zoologique, Alexandre Arnodo, le directeur de la Citadelle et Gilles Labrousse, chef du service de démocratie participative à la Ville de Besançon.

Un concert qui « ne perturbe pas la vie des animaux »

La Citadelle accueille régulièrement des concerts sans que cela pose un quelconque problème. Dimanche 15 juin, ce sera au tour de Laurent Garnier, DJ intergénérationnel et mondialement connu. Le rendez-vous est prévu dans le parc Saint-Étienne. La billetterie en ligne a été prise d’assaut et les 1500 places ont été vendues en quelques minutes. « Ce jour-là, le site de la Citadelle sera fermé au public. Les animaux seront au calme toute la journée » ironise Alexandre Arnodo. Plus sérieusement, le projet artistique de Laurent Garnier intègre un son orienté vers la ville et la colline de Bregille, avec une sono proche du sol, à l’opposé du parc zoologique. Le plan démontre clairement un concert situé à 365 m du zoo, le son étant atténué également par le site en forme de demi-lune, le Front Royal et le Front de secours. À noter que le zoo est situé en contrebas du site.

« À mi-juin, la période de nidification est terminée et les jeunes oiseaux ont déjà pris leur envol », répond Margaux Pizzo à Corinne Legras, de l’association Humanimo qui s’inquiète de l’impact sur les chauves-souris, faucons pèlerins et Grands-ducs qui vivent sur la falaise.

L’impact des décibels sur les pensionnaires du zoo est également précisé par la directrice du parc zoologique, listant les arguments cités précédemment avant d’ajouter : « la nuisance pour les animaux est moindre que lorsque nous avons des groupes scolaires parfois…bruyants ! » et François Bousso de glisser :  » L’association Humanimo a profité de la médiatisation du concert de Laurent Garnier, pour faire parler de l’association. Sur le fond, le travail de cette association est à saluer. Sur la forme, le texte de la pétition ne reflète pas la réalité ».

Une argumentation à trois voix pour éteindre la polémique

Gilles Labrousse a d’abord rappelé le travail de concertation entrepris depuis 2022 sur le bien-être animal auquel a participé et participe encore l’association. Ce groupe de travail associe des scientifiques, des soigneurs, des vétérinaires, les agents du parc zoologique et des associations. Il a pour but d’améliorer les conditions de vie des animaux, tant pour les pensionnaires du zoo que pour la faune sauvage qui vit sur les falaises autour du site de Vauban. « Ce groupe de travail tend à harmoniser le développement culturel de la Citadelle et la bien-être animal dans un souci de neutralité » a précisé Gilles Labrousse. « Il conduira à présenter dans les prochains mois les préconisations à mettre en œuvre pour améliorer encore la vie des animaux ».

Margaux Pizzo a également rappelé que le bien-être animal est au cœur des préoccupations de tout le personnel du parc zoologique. « Notre objectif est de déterminer objectivement ce dont les animaux ont besoin. Le travail est entrepris avec un éthologue (pour les animaux du parc, ndlr) et un naturaliste (qui s’occupe plus particulièrement de la faune sauvage aux abords de la Citadelle, ndlr). Par exemple, nous avons entrepris des travaux pour agrandir la volière qui accueille un Ara de Buffon ».

« Des travaux importants sont conduit pour améliorer la qualité de vie des animaux présents dans la petite ferme : plus de végétalisation, des arbres qui font de l’ombre…une transformation qui profite également aux visiteurs », ajoute Alexandre Arnodo.

Yves Quemeneur