Besançon. Le Centre diocésain a 20 ans

Le 10 et le 11 mai, le centre diocésain de Besançon fêtait son 20ème anniversaire. Le souvenir aussi de ce lieu 3 fois centenaire où la foi demeure intacte depuis 1563.

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Centre diocésain de Besançon
La façade du XVIIe siècle rue Mégevand où des générations de séminaristes ont été formés, dont Julien Sorel, le personnage principal du "Rouge et le Noir" le roman de Stendhal ©YQ

Julien Sorel, le héros du « Rouge et le Noir » y a séjourné. « Besançon n’est pas seulement une des plus jolies villes de France, elle abonde en gens de cœur et d’esprit » remarque Julien Sorel.

Le Grand Séminaire rendu célèbre par Stendhal

Le Concile de Trente en 1563, crée les séminaires pour former les prêtres. En 1670, l’archevêque de Besançon, Antoine-Pierre de Grammont, pose la première pierre d’un édifice de 17 000 m², doté de 900 fenêtres et 2 ha de toitures. Le portail, toujours présent, est élevé au XVIIIe siècle. La chapelle édifiée également entre 1670 et 1688, possède une exceptionnelle façade de pilastres corinthiens sur la rue Mégevand. La voûte intérieure est l’un des derniers exemples du style gothique en Franche-Comté.

Le site est confisqué au moment de la révolution et va devenir le siège de « la société des femmes républicaines » entre 1791 et 1802. Il devient ensuite une manufacture d’horlogerie à l’époque de Laurent Mégevand. Rouvert en 1805 à la faveur du Concordat entre le Vatican et Napoléon, il va former des générations de séminaristes. Un siècle plus tard (exactement le 11/12/1906), séminaristes et professeurs sont expulsés à la suite de la loi de séparation de l’Église et de l’État. Les bâtiments sont affectés jusqu’en 1930 à une brigade de gendarmes mobiles pendant que la chapelle devient une cave à fromages en 1910.

Le Séminaire « ressuscite » en 1930, inauguré par le cardinal Binet, moyennant la coquette somme de 450 000 francs de l’époque et la remise du domaine de Trépillot. On y compte environ 235 élèves en 1936. Il fermera définitivement en 1990. « Nous avons été expulsés plusieurs fois…et à chaque fois, nous avons dû payer pour réoccuper des locaux qui nous appartenaient » rappelle utilement Monseigneur Bouilleret, archevêque de Besançon.

Le Centre diocésain a été inauguré en 2005

Fidèle à son histoire originelle, le Grand Séminaire de Besançon est devenu « Centre diocésain Antoine Pierre 1er de Grammont ». Une maison d’accueil regroupant de nombreux domaines d’activités où se côtoient foi, culture, laïcité, œcuménisme et dialogue interreligieux. Il regroupe des services et mouvements engagés dans la pastorale de l’Église diocésaine de Besançon (Secours Catholique, RCF, Librairie…)

La maison Saint Joseph accueille les prêtres en retraite et une résidence est destinée à l’hébergement des prêtres en activité. Le Centre diocésain est devenu au fil des ans, un espace culturel proposant des conférences, des expositions, des concerts, une bibliothèque et les Archives diocésaines. Le lieu, inscrit aux monuments historiques, comme la chapelle, a également un rôle de valorisation du patrimoine. Fêter le 20ème anniversaire de la rénovation d’un lieu emblématique de Besançon, méritait bien un weekend consacré à son histoire d’hier et surtout à son avenir au service de tous.

Yves Quemeneur