
Dans ce pavillon Ledoux consacré à la psychiatrie des adultes, ce sont des milliers d’histoires personnelles, souvent difficiles, que les soignants ont écouté et tenté de comprendre. Ils ont souvent redonné le goût à la vie à des milliers de patients. La thérapie passait aussi par des promenades réfléchies dans le jardin fleuri et ombragé. Celles et ceux qui y ont séjourné s’en souviennent.
Se souvenir du passé pour construire l’avenir
L’aménagement du futur quartier Saint Jacques-Arsenal se poursuit. « Le pavillon Ledoux ne bénéficie d’aucune protection patrimoniale particulière » précise la Mairie. Pourtant, la Maison de l’Architecture de Franche-Comté avait lancé une pétition contre sa déconstruction. L’association utilisait « La guerre aux démolisseurs » de Victor Hugo pour justifier son opposition à la déconstruction de ce bâtiment remarquable.
Il tient son nom, non pas de Claude-Nicolas Ledoux l’architecte visionnaire de la Saline royale d’Arc-et-Senans, mais de Eugène Ledoux, membre de l’académie de médecine et médecin-chef de l’hôpital en 1930. Le bâtiment a été construit à la même époque que la cité universitaire Canot, classée Patrimoine du XXe siècle. « Tout ce qui nous entoure est patrimoine ». C’est vrai pour l’extérieur, c’est également vrai pour l’intérieur d’un bâtiment qui a sondé les âmes de dizaines de milliers de patients en 90 ans.
Préserver le passé

Certains internautes s’étonnent de la disparition des emblèmes religieux sur les dessins présentant le futur quartier, en particulier le clocheton et sa croix dominant la cour d’honneur ou encore celle surplombant la chapelle du Refuge. L’histoire de Besançon est millénaire. Elle est indissociable de sa culture chrétienne. L’hôpital Saint-Jacques est l’un des plus beaux hôpitaux de France construit sous le règne de Louis XIV. Il fut construit sur commande d’Antoine-Pierre de Grammont, archevêque de Besançon. Le nouveau quartier Saint Jacques-Arsenal fait partie de cette histoire millénaire. Vouloir la rayer d’un trait de plume (d’architecte) revient à perdre ses racines.