Sur place, Christophe Dollet déploie son travail tout en couleur, héritier du Pop Art tandis que Jack Dumont, plus sombre et en lien avec la matière, recherche les traces laissées au hasard des rues, des murs ou des usines.
Christophe Dollet, le « bricolographe »
Originaire de Montbéliard, touche à tout de talent de l’information, il a fait une grande partie de sa carrière dans la presse régionale (correspondant de presse, journaliste, rédacteur en chef). Commentateur de l’actualité, il a ensuite sauté de l’autre côté du miroir au sein de Grand Besançon Métropole. Le chargé de mission « Smart City » a fondé le Hacking Health Besançon, un marathon d’innovation en santé qu’il pilote avec succès depuis près de 10 ans.
« Comment utiliser et détourner une matière première abondante, les canettes écrasées ? », s’est demandé le créateur. Ce travail de recherche artistique qu’il mène depuis une dizaine d’années, le conduit au bord des routes pour photographier, malaxer, triturer ces déchets du quotidien. Il les fusionne avec d’autres images pour en faire des couleurs pimpantes évoquant le pop-art dont il partage la philosophie.
Le bricoleur d’images depuis son adolescence a trouvé dans ces déchets de la société de consommation le moyen de combiner des montages improbables. A l’image du sculpteur César, ses canettes écrasées leur donnent une autre dimension. Il les marie avec des bâtiments, des véhicules, des silos ou des gravures anciennes. Chaque image croule sous une avalanche de calques et de superpositions de photos. La canette s’aplatit une dernière fois !
Jack Dumont « le hasard fait bien les choses »
Ce natif de Besançon a fait ses études à l’École des Beaux-Arts de Besançon en communication visuelle. Graphiste-Designer chez un fabricant de skis, il s’oriente vers la direction artistique en agence de communication avec de rejoindre le monde des collectivités et animations culturelles. Directeur de la communication de la Ville de Besançon, il termine sa carrière professionnelle à Paris comme directeur de la création pour le Grand Paris Express. « J’aurais aimé être peintre, avoir la liberté du geste et produire des émotions », confie-t-il.
Au fil de ses expériences professionnelles, sa palette de travail devient son ordinateur. Il regarde, contemple et photographie des graffitis sur les murs, les sols, les portes. « En cherchant les petites et grandes traces, je combine le numérique et la matière qui renvoie à l’abstraction. J’essaie de faire oublier l’origine de l’image pour en produire une nouvelle hors de son contexte ». Superposer le temps et les épaisseurs pour se rapprocher de la peinture abstraite et tenter, comme le peintre, de maîtriser le hasard pour créer l’œuvre, c’est le but ultime de Jack Dumont. Une belle rencontre de deux communicants créatifs à découvrir pour aller au-delà des images.
Yves Quemeneur
+ d’infos
Hall des Arts – 24 rue Charles de Gaulle – 25410 Saint Vit – Jusqu’au 18 novembre 2025 les mardis, mercredis, vendredis, samedis et dimanches de 14h à 18h. Entrée libre































