La France Insoumise et plus largement la coalition parlementaire NUPES semble au bord de l’implosion depuis « l’affaire Adrien Quatennens ». Figure montante du parti, n’hésitant pas à s’ériger en grand défenseur de la cause féministe, le député du Nord a été condamné par la justice française à 4 mois de prison avec sursis et à 2 000 euros de dommages et intérêts pour « violences sans incapacité commises par conjoint » entre octobre et décembre 2021, et « envoi régulier et malveillant de messages », le 13 décembre 2022.
La vague médiatico-politique avait commencé dès septembre 2022 avec les révélations du Canard Enchaîné en septembre, qui expliquait que l’ex-compagne du député avait déposé deux mains courantes pour violences conjugales, puis une plainte.
Grève militante et colère partout en France
Adrien Quatennens s’est d’abord mis en retrait de la vie politique avant de recevoir le soutien du « chef » Jean-Luc Mélenchon. Depuis son jugement, l’élu tente de retrouver sa place à l’Assemblée Nationale et la NUPES se déchire sur le sujet. A tel point que depuis le 13 décembre, les militants de la France entière – à commencer par Poitiers – ont lancé une fronde contre la réintégration d’Adrien Quatennens au sein du parti LFI.
Le 28 décembre 2022, ce sont les jeunes Insoumis.es de Besançon qui ont rejoint le mouvement : « […] Nous émettons une vive protestation vis-à-vis d’une décision que nous considérons comme absolument insuffisante. Encore davantage après la prise de parole victimaire et écœurante de M. Quatennens à la télévision. Nous ne pouvons admettre, en tant que mouvement jeune militant se réclamant du féminisme et défendant l’exemplarité des élues et représentantes, et surtout ici la tolérance zéro à l’encontre des violences faites aux femmes, une simple mise en retrait de quatre mois. », explique le mouvement dans un communiqué.
Une campagne de cyberharcèlement entre militants
Au total une trentaine d’antennes sur l’hexagone ont déjà publié un communiqué du même type. Certains internautes ont également fait part de leur choix personnel sur les réseaux sociaux de suspendre leur activité militante. Des explications qui leur ont valu des campagnes de cyberharcèlement par d’autres militants LFI, soutenant Adrien Quatennens. De quoi rayer une crédibilité déjà bien entachée.
« Nous regrettons la discrimination que peuvent subir les grévistes et les groupes exprimant leurs désaccords. Jamais, une militante, sous prétexte qu’il aurait émis un avis contraire, ne devrait connaître la crainte d’être sanctionnée par le national. Par la même, nous dénonçons le cyberharcelement, parfois organisé, subi par des camarades insoumis•es et/ou de la NUPES du fait de leur juste revendication demandant le retrait de M. Quatennens. C’est donc en toute logique que nous répondons à l’initiative de nos camarades de Poitiers. », poursuit le communiqué des Jeunes Insoumis.es de Besançon qui n’hésite pas à aller plus loin : « […] Nous demandons la suspension voire l’exclusion définitive de la France Insoumise et du groupe parlementaire LFI-NUPES d’Adrien Quatennens. »
En fin de texte et contrairement à d’autres militants sur le territoire, l’antenne bisontine annonce poursuivre son activité « face aux préoccupations actuelles et à l’urgence militante que nous impose un contexte d’inflation, de précarité, de montée de l’extrême-droite et de lutte à mener contre la réforme des retraites. Il est temps que les choses changent. Faites mieux. »
La rédaction