Anne Vignot et « le patriarcat botanique »

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Le Ginkgo Biloba est un arbre qui a la préférence des élus écologistes. Il est l’une des plus anciennes espèces connues (270 millions d’années) et a la réputation de résister au réchauffement climatique. La Maire de Besançon en avait planté un en 2021 dans le square de Fontaine-Ecu, accompagnée par une association anti-nucléaire (le Ginkgo était le seul arbre à avoir survécu à la catastrophe nucléaire de Hiroshima).

« L’arbre aux quarante écus »

Il est réputé pouvoir vivre 1 000 ans. C’est un arbre dioïque (plante unisexuée nécessitant 2 pieds, un mâle et une femelle, pour en assurer la reproduction). Chez le ginkgo Biloba, les individus mâles portent des cônes de pollen hautement allergisants et les individus femelles possèdent des pédoncules ayant à leur extrémité un ovule nu. Les ginkgos femelles, arrivées à maturité sexuelle, produisent des ovules particulièrement odorants…comme un appel amoureux au pollen des mâles ! En zone urbaine, les paysagistes font donc le choix des ginkgos mâles pour éviter ces odeurs. La nature n’est jamais loin de l’actualité sociétale. Certains ginkgos peuvent être transgenres et changer de sexe en cours de croissance. Interrogé sur le sexe des ginkgos (pas celui des anges), l’entreprise Albizzia, chargée des plantations d’arbres de la place de la Révolution, n’a pas apporté de réponse. Nous aurons donc certainement le droit d’ici quelques années à des périodes d’allergie ou à des odeurs épouvantables. Anne Vignot, en choisissant des ginkgos mâles, contribue à entretenir dans la nature le patriarcat qu’elle dénonce chez les êtres humains. Cocasse non ?

Yves Quemeneur