Il rentre tout juste d’Afrique où il a gravi le Kilimandjaro, culminant à environ 5892 mètres. Revenant plus déterminé que jamais de ce voyage en Tanzanie, il entend bien poursuivre son défi avec, en janvier prochain, l’Amérique du Sud et l’Aconcagua (Argentine) dans la cordillère des Andes, à 6962 mètres.
« Le Saint Graal de tout alpiniste »
Travaillant dans une entreprise familiale dans le secteur de l’enseignement supérieur privé, Germain Jung est attiré depuis plusieurs années par le Népal. « Pas forcément faire l’Everest, mais faire des 8000. C’est là où il y a les plus hauts sommets du monde », indique-t-il, avant de reconnaître que « attaquer des sommets comme l’Everest ou le Manaslu, ou d’autres sommets intermédiaires au Népal, c’est quand même risqué pour quelqu’un qui n’a pas une expérience hyper poussée en alpinisme », sans même parler du coût que cela engendre.
C’est alors qu’en janvier 2023, il a trouvé sur Internet ce défi des sept continents, qu’il considère aujourd’hui comme « le Saint Graal de tout alpiniste. » Créé par un Américain, Richard Bass (1929-2015), dans les années 1980, ce défi lui permettra de monter des sommets relativement plus abordables que le mont Everest ; même si le « toit du monde » avec ses presque 8849 mètres reste l’objectif ultime.
Un défi sur 5 ou 6 ans
Au total, il lui faudra 5 à 6 ans pour poser le pied sur l’ensemble des continents de la planète. En Amérique du Nord, il s’attaquera au Denali (6190 mètres), aux États-Unis. Petit changement en Europe. Contrairement à ce que pensent beaucoup, le sommet le plus haut de notre continent n’est pas le mont Blanc, mais l’Elbrouz (Russie) avec ses 5643 mètres, loin devant donc les 4808 mètres du mont Blanc. Mais au vu du contexte géopolitique, Germain Jung a préféré s’abstenir de gagner l’Elbrouz et gravira donc le mont Blanc.
Du côté de l’Océanie, ce sera le Puncak Jaya (4884 mètres) en Indonésie, tandis qu’en Antarctique, il montera le mont Vinson (4892 mètres).
Une longue préparation
Il est évident que la condition physique de Germain Jung est à la hauteur de ce défi. Issu d’un cursus sportif, il a fait un collège sport-étude à Victor Hugo, puis un lycée sport-étude à Jules Haag. Une chance, selon lui, puisque de base, son parcours lui a apporté une bonne condition physique.
Germain Jung a pratiqué, et pratique encore, différents sports pour conserver cette forme. La liste est longue : handball pendant 6-7 ans, natation pendant 13 ans, vélo VTT jusqu’à la terminale, Mountain bike (vélo de descente), ski alpin, stages de randonnées, courses d’orientation, athlétisme : bref, avec un bagage comme celui-ci, le jeune homme a toutes les chances de réussir son pari.
D’autant plus que depuis qu’il s’est lancé ce défi, ses entraînements sont très rigoureux. Deux fois par semaine, le jeune Bisontin pratique la natation avec environ 3,5 kilomètres parcourus à chaque entraînement. « C’est un sport où on est en hypoxie. Ça veut dire qu’on doit gérer sa respiration. Je trouve que c’est assez pertinent par rapport aux ascensions que je prévois. Je pense qu’il y a beaucoup de sommets qui se font au mental », souligne-t-il. Ajoutez à cela de la fitness, de la musculation deux fois par semaine et du vélo chaque week-end.
Germain Jung a également beaucoup lu sur le sujet. Rien n’a été laissé au hasard !
Expédition au Kilimandjaro
L’expédition commençait mal. Son vol Paris-Nairobi avait trois heures de retard. Il a donc loupé toutes ses correspondances. Mais peu importe, il a commencé l’ascension de la montagne à l’heure, avec un groupe, comme cela était programmé. Après avoir gravi progressivement la montagne, il nous raconte avec émotion le jour ultime. On s’y croirait presque !
« Au début du jour 6, à 00h30, on se lève et on part. Il fait -20 degrés. J’ai 4 couches en haut, 3 couches en bas. On monte. On est à la frontale, en pleine nuit, on ne voit pas grand-chose. Il fait extrêmement froid. À partir de 5000 mètres d’altitude, à chaque virage, il y a des gens sur le côté qui sont somnolents, il y en a qui tombent dans les vapes ou qui vomissent. C’était assez apocalyptique !
Les guides nous disent : ne regardez pas, on avance ! C’était assez stressant. Moi, j’avais peur du moment où j’allais ressentir les effets de l’altitude.
Après 8 heures de marche, on commence à voir les premiers rayons du soleil. Et là, c’est une vision magique ! On est au-dessus des nuages. Il y a des cratères, un sable un peu foncé. Ça ressemble un petit peu aux images qu’on peut avoir de la Lune. C’était absolument unique et fabuleux. C’était hyper émouvant. Tout le monde a pleuré. On est pris par les tripes, littéralement. La fatigue joue aussi. Le manque d’oxygène, énormément ! On a une sensation un petit peu d’ivresse jusqu’au sommet.
On arrive au sommet, c’est comme une délivrance. J’ai fait beaucoup de compétitions sportives, mais j’ai jamais eu un sentiment aussi puissant et aussi intense. »
La rédaction lui souhaite bon courage pour les prochaines ascensions !
Son Instagram : https://www.instagram.com/7summiter/