Besançon. Le budget participatif séduit de plus en plus d’habitants

À Besançon, la troisième saison du budget participatif fait appel au public. Porté par la Ville, ce dispositif permet aux habitants de proposer puis de voter pour des projets concrets, financés jusqu’à 250 000 euros chaque année.

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parc micaud à besançon
L'aménagements Parc Micaud proposé lors de la première saison.

Depuis son lancement en 2021, le budget participatif de Besançon s’impose comme un rendez-vous annuel pour la démocratie locale. Inspiré des premières expériences menées au Brésil dans les années 1980 et en France dès 2014, cet outil donne aux citoyens un pouvoir direct sur l’usage d’une partie du budget de la ville.

Chaque automne, les Bisontins déposent des idées de projets, puis votent au printemps pour ceux qu’ils souhaitent voir financés. « Notre ville se transforme et cela ne peut pas se faire sans l’avis des propositions et les besoins des habitants. C’est le sens du budget participatif », déclare Kévin Bertagnoli, adjoint en charge de la démocratie participative et de la participation citoyenne. Les votes sont désormais ouverts depuis le mercredi 21 mai, jusqu’au 11 juin.

Une enveloppe de 250 000 € réservée aux citoyens

Le budget participatif représente 250 000 euros par an. Chaque projet peut être financé jusqu’à 100 000 euros. Parmi les idées citoyennes déjà concrétisées ou en cours : l’aménagement du parc Micaud, du mobilier pour les familles, ou encore l’aménagement du fort de Bregille. Sept projets ont été réalisés à l’issue de la première année et quatre ont été votés en 2024. « Il peut y avoir beaucoup de petits projets comme un seul gros, c’est bon tant que l’enveloppe n’est pas dépassée », poursuit Kévin Bertagnoli.

Des idées reviennent tous les ans comme le théâtre en plein air à Saint-Ferjeux « mais il n’a jamais reçu assez de votes », souligne l’adjoint en ajoutant que certains projets ne sont pas soumis aux votes car ils sont déjà dans les futures réalisations prévues par les élus. « Tous les projets refusés seront expliqués et justifiés le plus précisément possible, on veut de la transparence ».

Une participation en hausse

Les chiffres témoignent de l’intérêt croissant des habitants : 164 projets ont été déposés cette année, contre 140 l’an dernier et 120 l’année précédente. La phase de vote, actuellement en cours, bénéficie d’un engouement renforcé : pour la deuxième saison, 4 400 citoyens ont voté, contre 2 700 lors de la première édition.

35 projets sélectionnés pour cette troisième saison

Au final, cette année, 35 projets sont soumis au vote contre 24 l’année précédente, soit presque 50 % de plus. « C’est une bonne chose, ça veut dire que les gens commencent à mieux connaître le dispositif », enchaîne Kévin Bertagnoli, enthousiaste. Cette année, des skateparks, des aires et espaces conviviaux sont imaginés par les habitants. « On voit dans les propositions que les gens ont envie de se retrouver. »

Les projets votés doivent être réalisés dans les deux ans après le vote. Par exemple, ceux de la la deuxième saison et votés en 2023, sont en cours. Là aussi, la méthode est participative jusqu’au bout : « une fois les idées retenues, on échange avec les porteurs de projet sur le terrain. L’objectif, c’est que ça colle vraiment à ce qu’ils ont imaginé ». Un moyen aussi de garantir son exécution.

Un dispositif qui évolue avec les citoyens

Le succès du budget participatif ne repose pas uniquement sur sa participation, il tient aussi à sa capacité à évoluer chaque année. Le règlement et les critères de recevabilité sont ajustés au fil des saisons, en lien avec les habitants eux-mêmes. « On fait une évaluation participative avec les habitants pour que l’outil en lui-même soit aussi participatif », annonce Kévin Bertagnoli. Les modalités de vote sont accessibles en ligne via la plateforme dédiée, mais aussi dans des lieux fixes, comme les maisons de quartier. Des urnes mobiles sont aussi installées lors d’événements publics ou directement dans les parcs, pour toucher un public large, y compris les jeunes dès 16 ans.