Le Jura a brillé par de grands médecins. Louis Pasteur est connu des Francs-Comtois, notamment pour son vaccin contre la rage. Un siècle avant lui, Jean François Xavier Girod, né à Mignovillard, a joué un rôle important dans la médecine scientifique. Pourtant, il fait partie de « ces gens qui ont brillé avant d’être oubliés », souligne Pascal Jobez, médecin généraliste dolois, qui lui consacre un ouvrage. Il viendra tenir une conférence à la salle des fêtes de Bonnevaux le 10 octobre à 20h, dédiée au docteur Girod. Ce dernier devient docteur en médecine en 1758, puis successivement médecin chef des épidémies, médecin du roi et inspecteur des maladies épidémiques pour le Comté de Bourgogne. « Au XVIIIe siècle, on ne connaît pas encore les microbes et les virus, mais on est confronté aux épidémies, notamment la variole, appelée autrefois la petite vérole, qui décime les populations, notamment les enfants de 0 à 10 ans », explique Pascal Jobez.
Précurseur de la vaccination
Le docteur Girod prend connaissance de l’inoculation (appellation dédiée à la variole), l’ancêtre de la vaccination. « Prendre le pus d’une personne malade pour le transmettre sur une autre était absolument inconcevable à l’époque, mais il va oser le proposer. C’était un médecin déjà éclairé, ce n’est pas étonnant qu’il fasse partie du siècle des Lumières ». Il consacre alors sa vie aux pauvres malades des campagnes, qui n’avaient pas accès à la médecine. En 1765, il inocule pour la première fois dix enfants de Vaux-et-Chantegrue. « Ça va très bien se passer. Jusqu’au lendemain de la Révolution, il a inoculé plus de 33 000 personnes dans la province de Franche-Comté. Les autres provinces ne lui arrivent pas à la cheville, on chiffre en centaine. Il est important de faire connaître cette histoire, que les habitants sachent que leurs ancêtres ont peut-être été sauvés grâce à l’inoculation du docteur Girod ou de son équipe ».