Doubs. L’Arc jurassien fête ses 40 ans

Le 19 mai, élus, techniciens, porteurs de projet se sont donné rendez-vous à la salle des fêtes de Villers-le-Lac, pour retracer les 40 ans de l’Arc jurassien, né en 1985 sous le nom de Communauté de Travail du Jura. L’occasion de revenir sur les grandes étapes de cette coopération mais aussi d’aborder les perspectives d’avenir.

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Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC et co-présidente d'Arcjurassien.org
Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC et co-présidente d'Arcjurassien.org ©Cassandra Tempesta

Le dicton « ensemble, on est plus fort », prenait déjà tout son sens en 1985, lorsque la convention fondatrice de la Communauté de Travail du Jura (CTJ) était signée à Delémont (Suisse). Une initiative portée par Edgar Faure, président du Conseil régional de Franche-Comté, et François Lachat, conseiller d’État du Jura suisse. Au fil des années, la CTJ est devenue l’Arc jurassien, représentant aujourd’hui 230km de frontière, 1,8 million d’habitants (788 000 directement concernés dans les territoires de coopération) et 52 300 travailleurs frontaliers français

Quatre décennies fêtées par élus, techniciens et porteurs de projet ce 19 mai à la salle des fêtes de Villers-le-Lac. Tables rondes, discours politiques, interventions de spécialistes ont permis de retracer les grandes étapes de la coopération et d’aborder les perspectives d’avenir. « L’Arc jurassien est plus qu’un territoire. Il est une promesse en forme de trait d’union », a assuré Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC et co-présidente de l’Arcjurassien.org.

40 ans de projets

L’Arc jurassien se fonde sur quatre axes stratégiques : le développement économique, le vivre-ensemble, les mobilités et les échanges, la gestion de l’espace et des ressources naturelles. « Depuis 1985, notre coopération n’a ainsi cessé d’évoluer, de s’élargir, de se structurer. Dans les mobilités, l’aménagement du territoire, la formation, la culture, la transition écologique… Tout ne s’est pas fait via l’ex-CTJ ou ensuite arcjurassien.org, mais comment ne pas souligner combien cette instance de coopération a facilité la concrétisation d’un certain nombre de projets, en lien avec les financements croisés », a rappelé Marie-Guite Dufay. Elle pense à la réouverture de la ligne ferroviaire Belfort-Delle vers Delémont, la modernisation de la Ligne des Horlogers, ou encore la mise en place d’une Communauté du Savoir pour unir les forces en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Concrètement, cette instance de coopération franco-suisse a permis aussi de créer l’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (OSTAJ) en 2005, un outil d’observation et d’information statistique entre les régions suisse et française. En 2017 est lancé le fonds de soutien aux petits projets transfrontaliers (FPPT) où près de 80 projets y ont été soutenus. 

Préparer la relève

Les perspectives démographiques à l’horizon 2050 ont été présentées. Sur les territoires de coopération, l’Arc jurassien comprenait 688 000 habitants en 1990, 792 000 en 2020 et devrait passer à 812 000 dans un scénario moyen. Pour le Nord FC-canton du Jura, la population reculerait et le secteur le plus impacté par l’augmentation de la population est l’aire de proximité Mont d’Or-Chasseron, avec un scénario estimé à 193 000 habitants en 2050, contre 164 000 en 2020 et 120 000 en 1990. « Il faut faire face au vieillissement démographique. La population d’âge des actifs reculerait. L’effectif des seniors va fortement progresser avec un vieillissement plus accentué au Nord », a détaillé Reto Schumacher, chef de projet Statistique Vaud.

De son côté, Stéphane Theurillat, ministre de la République et Canton du Jura, co-président d’Arcjurassien.org, a appelé à « préparer la relève et sensibiliser les jeunes à la coopération ». La jeunesse a d’ailleurs été mise à l’honneur ce 19 mai avec la remise des prix du concours “Vivre le territoire transfrontalier”, à destination d’écoles suisses et françaises. Une centaine de classes ont été invitées à illustrer leur vision du territoire transfrontalier à travers des œuvres collectives. Deux classes françaises ont été honorées : CAP Menuisier installateur du lycée Jules Ferry de Delle (90) pour la création d’une montre en bois XXL et une classe de 5e du collège Mont-Miroir de Maîche (25) pour l’élaboration d’une carte “miroir” pour souligner les points communs entre les deux pays.