En quoi consiste votre métier ?
L’intervenant en Médiation Animale propose un service éducatif, pédagogique et thérapeutique par le biais d’animaux médiateurs. A leur contact, les bénéficiaires vont mettre en place des réactions pour entrer en relation et aller au-delà de leurs difficultés. Les animaux vont permettre d’améliorer le bien-être des personnes tant au niveau physique que psychologique : les bénéfices sont observés jusque dans leur quotidien.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis éducatrice de formation, titulaires de plusieurs diplômes dans le domaine médico-social. Il a toujours été évident d’associer les animaux à mon métier. Je me suis donc spécialisée il y a quelques années en zoothérapie avec également un diplôme équestre venu en complément.
A qui vous adressez-vous ?
Je travaille pour des EMS, EHPAD, Maisons d’Enfants, Foyers accueillant des personnes atteintes de handicap, hôpitaux psychiatriques, milieu carcéral. Dans chaque service, j’interviens une à deux heures par semaine ou tous les quinze jours pour des séances de groupe ainsi que 15 à 30 minutes pour des séances individuelles. Tous les publics sont donc concernés et toutes les générations : qu’il s’agisse par exemple d’adolescents ayant des troubles du comportement, de personnes polyhandicapées ou de seniors souffrant de troubles cognitifs comme Alzheimer.
Quels résultats peuvent donner vos interventions ?
Par la Médiation Animale je travaille un large éventail d’objectifs individuels ou de groupe. Les grands axes sont la confiance en soi, la verbalisation des émotions, la valorisation de la personne, faire baisser les tensions, l’amélioration des capacités psychomotrices, la prise de conscience de sa gestuelle, l’amélioration du sens de l’observation, la compréhension de consignes, la communication verbale et non-verbale…ces objectifs sont bien sûr affinés en fonction du projet individuel de chacun, des demandes des équipes pluridisciplinaires et de mes observations.
Vous visitez régulièrement des Ehpad comme à Flangebouche. Racontez-nous ?
Avant de pouvoir se rendre dans ces établissements, ma jument Dounka a été bien préparée. Par exemple, la veille de l’intervention, elle a donc droit à un nettoyage complet puis elle participe à une visite pour l’habituer à passer les portes automatiques mais aussi à emprunter l’ascenseur. Quand vient le jour de la rencontre, une trentaine de personnes, des résidents et des familles, sont rassemblés autour de la jument. J’organise des quizz pour gagner une friandise… une friandise à la luzerne pour Dounka bien sûr. Il y a aussi les visites dans les chambres avec dans ce cas un échange plus intime. C’est souvent l’occasion de faire resurgir des souvenirs mais aussi d’assister à des moments forts quand une personne qui gardaient les yeux fermés en permanence les ouvre à nouveau ou quand une autre retrouve la parole alors qu’elle ne parlait plus depuis un moment…
Malgré cela, la pratique reste marginale ?
En France en effet, contrairement à la Suisse qui a une large avance sur nous en la matière, trop peu d’établissements ont compris que le contact avec les animaux est une thérapie à part entière. Il est indispensable de dégager plus de moyens pour ce type d’animations qui ont désormais fait leurs preuves et donc pour le bien-être des résidents.
Le pouvoir « thérapeutique » des animaux
Des études menées par des associations de défense animale montrent qu’une très large majorité de Français (9 sur 10) croient au pouvoir des animaux sur la santé et le bien-être des humains.
Logiquement, les plus convaincus de ces bénéfices sont les propriétaires de chiens ou de chats. Beaucoup trouveraient même pertinent que les médecins puissent recommander, voire prescrire, la présence d’un animal en accompagnement d’une thérapie et qu’elle prend tout son sens dans les maisons de retraite où elle est synonyme de lien social et de réconfort.