Enseignement privé, mixité sociale et sécurité des enfants

Le Conseil municipal du 12 décembre 2024 à Besançon, cachait dans les paragraphes d’un rapport, les armes pour relancer la « guerre scolaire ».

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Dans le centre ville de Besançon, la mixité sociale n'est pas condamnée dans la cohabitation école privée / école publique. Seule l'excellence compte pour les enfants ©YQ

Le rapport n°44 relatif au forfait communal des écoles privées a été le cœur d’un long débat « idéologique » porté par les élus radicaux de la majorité municipale. Il s’agissait de reconduire une convention pluriannuelle entre la Mairie et les Établissements privés sous contrat de l’enseignement catholique (École Notre Dame – Saint Jean, École Sainte Colette, École Saint Joseph – Sainte Ursule, École Saint Famille). Le forfait par élève sera de 730€ en élémentaire et de 1 540€ en maternelle. Il s’agit d’une obligation légale prévue par le Code de l’Éducation.

Les élèves du collège Notre Dame, victimes de l’insécurité ?

Laurent Croizier a ouvert le feu. Les professeurs, parents d’élèves et direction de l’Etablissement catholique privé ont alerté le conseiller municipal d’opposition et député (Modem) sur le danger pour les collégiens de la traversée du Boulevard Winston Churchill. Un courrier avait été adressé en ce sens à la Mairie. Lors de la séance du Conseil municipal, Laurent Croizier a évoqué la demande de positionner un ou deux agents de la police municipale lors des entrées et sorties du collège pour sécuriser les élèves dans la traversée du boulevard.

Benoît Cypriani a confirmé « Depuis notre arrivée en 2020, nous avons décidé de ne plus mettre de surveillance devant la sortie de Notre Dame ». L’Adjoint à la sécurité et la tranquillité publique confirme ainsi que ce travail de sécurité existait sous l’ancien mandat. Benoît Cypriani s’est empêtré dans une explication où il confondait le boulevard Blum et le boulevard Churchill, le collège privé Notre Dame et le lycée public Pergaud… !

La mixité sociale ne serait pas assurée dans l’enseignement privé ?

Sans chiffres précis de part et d’autre, la discussion a tourné court. Mettre un enfant dans l’enseignement privé sous contrat est un choix libre des parents. Mettre un enfant dans l’enseignement public doit tenir compte de la carte scolaire et donc du lieu de résidence des parents. « Il n’y a pas de mixité sociale dans les QPV, les enfants étant assignés à résidence dans les établissements du quartier » souligne justement Aurélien Laroppe. Dans ces conditions, de nombreux parents résidant dans ces quartiers font le choix de scolariser leurs enfants dans le privé, pour y trouver un meilleur encadrement ! Pour l’Adjoint à l’urbanisme, il faudrait donc augmenter largement l’offre de logements sociaux dans tous les quartiers pour réussir une vraie mixité sociale !

Ce mantra de la gauche « toujours plus de logements sociaux » ne laisse aucune place  à l’attractivité économique du territoire, seule solution pour réduire le nombre de logements sociaux en offrant plus d’emplois et plus de pouvoir d’achat !

« Il n’est pas question de relancer la guerre scolaire » assure Gilles Spicher (A Gauche Citoyens). Pourtant, les propos de Hasni Alem (PCF) et de Pascale Billerey (A Gauche Citoyens) allaient dans le sens d’un « grand service public de l’Éducation Nationale qui a besoin de plus de moyens »…au détriment de l’enseignement privé sous contrat ?

Au Brevet des collèges 2022, sur les 20 premiers collèges du Doubs, on ne compte que deux collèges publics. A Besançon, Le collège Notre Dame et le collège Saint Joseph caracolent en tête (~12,5/20 de moyenne) alors que les collèges Voltaire et Diderot pointent en queue de peloton (~8/20 de moyenne). Comment reprocher aux parents de choisir l’excellence pour leurs enfants ?

Yves Quemeneur