Besançon. Football : l’AS Besançon Espérance, Petit Poucet aux grands rêves

Dernier club bisontin qualifié en Coupe de France, l’AS Besançon Espérance est aussi le Petit Poucet régional et reçoit le FC Sochaux-Montbéliard pour ce 5e tour. Un match de gala façon David contre Goliath, inespéré pour un club qui n’ambitionnait rien au début de la compétition.

1076
Crédit photo : Soyons Sport

À plusieurs milliers de kilomètres de Besançon, Nourredine Hajiou espérait profiter de ses vacances en famille, loin de l’investissement quotidien que nécessite la gestion d’une association sportive, celle du club de football de Besançon Espérance. « Finalement le téléphone n’arrête pas de sonner depuis mardi et je n’ai jamais été aussi heureux. » sourit le président. En Coupe de France, l’équipe fanion actuellement en deuxième division de district (10échelon français) a tiré le gros lot : l’ASBEF reçoit le FC Sochaux-Montbéliard pour ce 5e tour prévu le week-end du 12 et 13 octobre.

Se structurer et se détacher de l’image « quartier »

Plus qu’un rêve, Nourredine Hajiou vit ce tirage comme l’aboutissement d’un projet mené depuis 2017. « On a repris le club en faillite. Des dettes, des problèmes un peu partout… En y repensant, ce match est une énorme récompense, on sait maintenant pourquoi on a fait ça. C’est l’euphorie dans le club ! » D’une bande de copains réunie autour d’un club de quartier évoluant au plus bas du district départemental, l’ASBEF est devenue en quelques années un adversaire redoutable dans une ville où, derrière le Racing Besançon et le Besançon Football, une place est à prendre. « Aujourd’hui, on a 50 licenciés, deux arbitres, bientôt un service civique. On se structure doucement mais sûrement. Quand j’entends l’expression club de quartier, j’ai envie de dire tous les quartiers parce que nos joueurs viennent de partout et on accepte tout le monde. »

« D’habitude, on n’est jamais prêt en août ! »

Sur le papier, les noms actuels sont très connus du football régional et même au-delà. Sid, Hakkar, Rahal, Khaoua, autant de joueurs passés par les meilleures formations bisontines avant d’intégrer, pour certains, les équipes premières ou de tenter l’aventure ailleurs pour découvrir le niveau professionnel ou semi-professionnel. Le tout entrainé par un certain Mustapha Loukhiar, qui comme le FCSM actuellement, a connu le championnat National. Autant de personnes qui ont encore du football dans les pieds et l’envie de le montrer même face aux meilleurs. « Au début de la compétition (15 août), la Coupe de France, c’est chaque année un peu l’entraînement. Avec les vacances, la reprise tardive de notre club… on passe rarement le 1er tour parce qu’on n’est jamais prêt en août ! », admet le président du club. « Honnêtement maintenant, on y croit à cette qualification ! On va jouer à fond pour marquer en premier et tout verrouiller derrière ! ».

Une rencontre au stade Léo Lagrange

Avant cela, il faut d’abord veiller au bon déroulement de la rencontre, avec une seconde bonne nouvelle : ce match historique se déroulera au stade Léo Lagrange. Alors, comme à son habitude, l’ASBEF va mobiliser ses connaissances, l’entourage des joueurs et dirigeants pour organiser ce rendez-vous. La recette de la journée devrait également être coup de pouce financier inégalable. « Le budget du club c’est mon combat annuel. On est cette année autour de 7000 € donc par exemple, le jeu de maillots gagné au tour précédent c’est une bénédiction ! On a appris qu’on en aurait un nouveau pour ce match. On va l’offrir avec un immense plaisir aux joueurs. » Une première récompense avant même de jouer une rencontre pour laquelle « tout est possible », promet Nourredine Hajiou. Comme on dit dans le football, l’espoir ne meurt jamais.

M.S