Besançon. François Molins parrain du master de droit pénal de l’Université

Le 24 octobre, l’ancien Procureur général à la Cour de Cassation, rendait visite à la vingtaine d’étudiants en 1ère année de Master de droit pénal et sciences criminelles. L’occasion pour le haut magistrat de tenir une conférence sur "l’Etat de droit".

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François Molins, Ancien Procureur général près la Cour de cassation, Béatrice Lapérou-Schnedeirer, Directrice du Master de Droit pénal et sciences criminelles, entourés des étudiants en 1er année de Master de droit pénal de l'université de Besançon ©YQ
Une appétence pour Besançon

François Molins est venu plusieurs fois dans la capitale comtoise. Avec le Conseil supérieur de la Magistrature, puis à la demande d’Etienne Manteaux. « Le Procureur de Besançon connaît l’intérêt particulier que je porte aux questions environnementales ».

Parrainer, c’est « transmettre et partager »

« Quand Béatrice Lapérou-Scheneider m’a fait l’honneur de parrainer la nouvelle promotion de master de droit pénal et sciences criminelles de Besançon qu’elle dirige, j’ai tout de suite accepté.

François Molins, parrain de la première promotion de Master en droit pénal de l’Université de Besançon et Béatrice Lapérou-Scheneidern Directrice du Master ©YQ

Je porte une attention particulière sur les universités moyennes. Les étudiants sont souvent très impliqués dans leur cursus et accompagnés par des professeurs de grande qualité. Le Droit ne s’apprend pas seulement à Paris, Lyon ou Strasbourg. Le parrain d’une promotion n’est pas seulement une position honorifique. Je peux leur faire bénéficier de mon expérience de 46 ans au service de la magistrature ».

« Vous pouvez toutes et tous réussir à la condition de travailler beaucoup et travailler bien ». Message reçu par les étudiants de Besançon. François Molins leur rappelle que la crise des vocations n’existe pas dans la magistrature. « Depuis 40 ans, il y a toujours 10 candidats aux concours pour une personne reçue ».

L’état de droit est consubstantiel à la démocratie

Dans sa conférence, François Molins admet une difficulté de compréhension entre « Etat de droit » et « Etat du droit ». Les explications sont particulièrement pertinentes par celui qui a passé l’essentiel de sa vie professionnelle au Parquet « les magistrats du Parquet ont les mains dans le cambouis ». De 2011 à 2018, François Molins a été Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Paris, premier tribunal de France. Le TGI de Paris avait compétence nationale sur les affaires de terrorisme. Il a donc été au premier plan dans les attaques terroristes majeures (tueries de Toulouse et Montauban, attentat sanglant à la rédaction de Charlie Hebdo, attentats du Bataclan et des terrasses en novembre 2015 et celui de la Promenade des Anglais à Nice, assassinat du Père Hamel…)

Les prises de position, parfois tranchées, de François Molins l’ont qualifié de « héraut de la justice » et même de « héros ».

« L’état de droit est immuable » souligne François Molins. A défaut, on entre dans le règne de l’arbitraire. Pour autant, « notre société évolue et avec elle les règles de droit qu’elle choisit pour fonctionner ».

Il reste probablement une difficulté à résoudre à laquelle François Molins n’apporte pas de solution. Si la justice doit être indépendante des pouvoirs exécutif et législatif, c’est bien le Parlement qui fixe les règles de droit !

Le droit doit-il s’affranchir de la morale ou bien le droit est-il l’expression de la morale ?

Pour François Molins, « le Juge doit dire le Droit. Il n’a pas compétence pour juger de la moralité de tel ou tel acte ». Un propos à méditer particulièrement en ce moment.

Yves Quemeneur