Grand Besançon Métropole, l’équation impossible des zones d’activités économiques

Le Conseil communautaire du 11 mai 2022 avait à actualiser un « schéma de priorisation des zones d’activités économiques » en particulier pour se conformer à la loi du 22 août 2021, dite "Climat et résilience".

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Nicolas Bodin Vice-président de GBM en charge de l'économie, Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole et Catherine Barthelet Vice-présidente de GBM en charge du projet de territoire lors de la présentation le 9 mai du nouveau schméa des zones d'activités économiques ©YQ

Cette loi a voulu traduire en texte législatif les propositions issues de la convention citoyenne sur le climat. Pour le territoire bisontin, cela signifie revoir le schéma initial des zones d’activités économiques validé par Grand Besançon Métropole en février 2019.

Construire une économie qui ne fabrique rien !

L’une des préconisations de la loi de 2021 tend à l’absence d’artificialisation des sols d’ici 2050. Le texte, dont les décrets tardent à être publié, sera probablement renforcé, le Président de la République nouvellement réélu ayant fait de l’écologie sa priorité !

Pour Anne Vignot « la richesse de notre territoire repose sur un écosystème construit avec des TPE, des PME. Besançon, depuis plusieurs décennies, a abandonné le développement de son économie autour de grands groupes industriels. L’artisanat et les petites PME familiales sont dans une logique différente où les stratégies RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) sont prégnantes ». Pour l’opposition, la politique économique du territoire bisontin est « à la traîne ». Anne Vignot et Nicolas Bodin, son vice-président en charge de l’économie, s’en défendent.

71 hectares aménagés à court et moyen termes

Nicolas Bodin a listé les six zones de l’agglomération dont la commercialisation devrait se faire à partir de 2026 : 34 hectares sur la zone de Marchaux-Chaudefontaine, à proximité de la sortie autoroutière et « pas si éloignée » (dixit Nicolas Bodin) de la ligne de tram desservant Chalezeule. Les « champs chevaux » à Saint-Vit représentent près de 20 hectares à proximité de la halte ferroviaire. A Saône, l’extension de la zone d’activité réunira sur 8 hectares supplémentaires un mixte d’industrie, d’artisanat, de commerce et de logistique en relation immédiate avec la RN 57. Les Portes de Vesoul à Besançon s’étendront sur 5 hectares supplémentaires et la zone de Champs Pusy à Pelousey va s’agrandir de 3,7ha.

Au-delà, 19 hectares font l’objet d’études pré-opérationnelles sur Besançon-Franois (10ha), Thise (4ha) et Pouilley-Pelousey (4,7ha). Des opérations privées sont également programmées sur plus de 16ha à Thise, Miserey-Salines, Besançon, Franois et Pirey.

« Nous avons beaucoup de demandes et nous ne pouvons pas y répondre »

soulignait Catherine Barthelet, vice-présidente en charge du Projet de Territoire, projet approuvé en conseil communautaire le 31 mars dernier. Comment soutenir l’implantation d’entreprises, participer à la réindustrialisation tout en prônant un développement vertueux et exemplaire en matière d’environnement ?

« Notre territoire est attractif » n’arrête pas de répéter Anne Vignot, et elle a raison ! L’équation n’est pas simple entre une volonté affichée  d’accompagner le développement des entreprises existantes, d’en accueillir de nouvelles, d’offrir un cadre de vie et des logements en nombre suffisant aux nouveaux arrivants, tout en respectant l’absence d’artificialisation des sols !

La consommation foncière à vocation économique à l’horizon 2050 serait de 300ha en poursuivant sur la tendance actuelle. La loi devrait imposer un potentiel minimum de 87ha, auxquels il convient d’ajouter le foncier lié à l’habitat. Autre danger pour Besançon et son agglomération : les objectifs de réduction de consommation foncière pourraient être faits à l’échelon régional…Besançon, entre le territoire industriel du Nord Franche-Comté et l’agglomération dijonnaise, pourrait faire les frais de cette politique du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).

Yves Quemeneur