
L’exploitation des deux forages dans le karst profond a produit pendant plusieurs années 30% des volumes d’eau potable consommés par les Bisontins. On puise l’eau dans le karst profond à 100 m de profondeur sous le Doubs. Cette eau est de très bonne qualité et ne nécessite que peu de traitement avant sa distribution. En outre, cette ressource est présente en grande quantité et peut être prélevée sans incidence sur le niveau de la nappe. Désormais, un troisième forage fonctionne à Novillars.
Le troisième forage répond à deux objectifs

D’une part, il permet de sécuriser l’approvisionnement en eau de l’Est de Besançon, représentant près de 45 000 habitants. D’autre part, il s’agit de diviser par deux les prélèvements d’eau dans la Loue à la station de pompage de Chennecey-Buillon. La Loue est une rivière fragile qui doit mieux se régénérer. Prélever moins, c’est donc contribuer à améliorer la qualité de l’eau de cette rivière au riche passé et d’assurer son avenir, tant pour les habitants que pour le tourisme.
La solution à trois forages sur le site de Novillars assure désormais une production maximum de 700 m³/h sur 24h. Par souci de rationaliser les investissements, ce nouveau forage exploite les infrastructures électriques et hydrauliques existantes. Il a été mis en service le 1er juillet 2025. Les travaux représentent un budget total de 516 750€ pris en charge par GBM. Une demande de subvention à été déposée au conseil départemental du Doubs. « L’eau et l’assainissement ne sont pas de la compétence des départements. Pourtant, le département du Doubs a souhaité poursuivre l’accompagnement des communes dans les investissements liés à l’eau. Le Doubs fait exception et il doit en être remercié » a souligné Christophe Lime.
Un autre forage nouveau à Geneuille
Situés à proximité de l’Ognon, près de Geneuille, les deux captages actuels à 100 m et 40 m de profondeur alimentent 9 communes du nord de l’agglomération représentant plus de 14 000 habitants. Pour améliorer la qualité de l’eau (notamment pour le captage à 40 m), il a été décidé de réaliser un nouveau forage à 100 m de profondeur assurant un débit de 150 m³/h. Après des travaux de forage d’exploitation entrepris en 2023 et 2024, l’autorisation d’exploitation a été donnée le 30 juin dernier avec une mise en service le 7 juillet 2025. Le coût total de l’investissement est de 230 000€ (dont 40 730€ de subvention du département du Doubs).
Interconnexion Chalèze/ Besançon
En période de sécheresse, la ressource en eau de la commune de Chalèze est sous tension, son alimentation en eau potable est issue d’un forage dans la nappe alluviale du Doubs.

L’objectif des travaux est d’assurer l’interconnexion des réseaux pour garantir un approvisionnement régulier. Cette interconnexion de 415 mètres linéaires traverse deux ponts (sur le Doubs et le canal). La conduite réalisée en fonte, est posée en encorbellement dans le franchissement des ponts. Les travaux d’un montant de 245 000€ (dont 40 000€ de subvention du conseil départemental) permettront une mise en service au 1er janvier 2026.
Comme l’a souligné Christophe Lime, l’interconnexion des réseaux d’eau potable sur le périmètre de Grand Besançon offre en permanence aux habitants une eau de grande qualité, sans risque de pénurie. « Dans une période de pénurie, GBM alimente partiellement les besoins des habitants du pays Riolais ».
« Sécuriser l’approvisionnement sans consommer plus »
Christophe Lime a insisté sur l’importance de réguler la consommation d’eau potable. « Ce n’est pas parce que nous avons une eau potable de grande qualité et en quantité suffisante que nous devons en abuser ».
Hydrogéologue à la DREAL, Élodie Reccia a tout de même rappelé que le réseau karstique était encore plein d’inconnus même si les modélisations en 3D permettent de mieux appréhender les flux. Régulièrement les fracturations de la roche modifient le parcours de l’eau en sous-sol. Les scientifiques notent également l’importance de travaux à réaliser sur la RN57 dans la traversée du Marais de Saône. Un camion d’hydrocarbures qui se renverse et c’est l’arrêt sous 48h de près de la moitié de l’approvisionnement en eau potable de Besançon…un coût financier autrement plus important que le budget consacré à l’installation de bassins de rétention le long de la route nationale.