Grand Besançon. Un trafic de cocaïne démantelé à Vaire

Mercredi 4 décembre, une opération de gendarmerie a permis d’interpeller quatre individus, après avoir retrouvé au total 4,9 kg de cocaïne. Un « laboratoire » pour conditionner la cocaïne a été retrouvé à Vaire, près de Besançon.

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(De g. à d.) Le colonel James, commandant du groupement de gendarmerie du Doubs, Étienne Manteaux, procureur de la République, le colonel Vila, commandant de la section de recherche de Besançon et Alexia Marquis, substitut du procureur au parquet de Besançon, chargée de l'enquête. Photo MS

Tout est parti d’un renseignement pris « très au sérieux » par les services de gendarmerie du Doubs. Un signalement concernant une possible filière de cocaïne produite en Amérique du Sud et acheminée jusqu’à Vaire, petite commune voisine de Besançon. L’individu soupçonné est « extrêmement connu » de la justice bisontine pour des faits similaires. Aux côtés d’enquêteurs parisiens, les gendarmes départementaux découvrent un réseau d’importation de cocaïne acheminée jusque dans le Doubs en passant par le Portugal. « Les gros moyens mobilisés pour cette enquête permettent au moment des interpellations d’avoir la capacité de juger ce dossier. Cela nous oblige à laisser ce système fonctionner pendant 3 mois pour comprendre tous les mécanismes et les authentifier », commente Étienne Manteaux, procureur de la République du Tribunal de Besançon.

Un individu interpellé, mis en examen dans une affaire similaire

Mercredi 4 décembre à Vaire, un premier couple est arrêté à son domicile. Sur place, 12 690 € en liquide, 1,7kg de cocaïne, 300 grammes de produits de coupe, de l’héroïne, une presse hydraulique, des balances et masques avec cartouche. « Un vrai laboratoire pour procéder à la mise en conditionnement des stupéfiants pour la revendre ensuite », commente Étienne Manteaux. L’homme âgé de 36 ans est arrêté alors qu’il sera prochainement jugé dans une autre affaire, en cours depuis novembre 2021. « Par des recours incessants de la Défense, que je ne conteste pas, ce dossier n’a pas pu être bouclé alors que les faits objectivés sont déjà conséquents. En attendant, cet individu avait été libéré. Notre constat montre qu’il se livre à un trafic de cocaïne alors qu’il est mis en examen dans une précédente affaire de produits stupéfiants. D’où cette volonté de travailler beaucoup plus vite ». Sa femme assure tout ignorer de la situation. « Trois voyages sur l’année 2024, un mois offert à l’étranger alors qu’il n’y a aucune ressource légale déclarée. Ça suffit ». Le couple bénéficiait des minima sociaux.

La justice saisit « tout ce qu’il y avait à saisir », commente le procureur. « Les trafiquants évoluent dans leurs méthodes, néanmoins ils aiment toujours bien vivre ». Vêtements, matériel Hi-Fi et électroménagers sont embarqués. « Il est insupportable qu’on laisse les moindres éléments de valeurs qui ont manifestement été acquis avec des revenus de la vente de stupéfiants ».

3,1 kg de cocaïne retrouvés chez une autre personne

Deux autres personnes ont été interpellées dans ce dossier. La première effectuait des passages réguliers à Vaire. Interpellée à son domicile également, les gendarmes retrouvent sur place 3,176 kg de cocaïne. La seconde est un ressortissant portugais de 31 ans, soupçonné d’avoir été l’intermédiaire entre le Portugal, l’un des points d’entrée de la drogue sud américaine en Europe, et le Doubs. En attendant le jugement de cette affaire le 5 février 2025, les trois hommes ont été placés en détention provisoire, la compagne du premier individu placée sous contrôle judiciaire.