Haut-Doubs. A Pierrefontaine, la filière bois présente un débouché pour les bois scolytés

Depuis quelques années, toutes les conditions sont malheureusement réunies pour que sévisse une épidémie hors norme favorisant le développement de scolytes. il faut donc chercher des solutions.

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La visite sur le terrain a permis de constater les dégâts.

« Nous avons souhaité organiser une journée technique à destination des collectivités locales et des entreprises » explique Johann Ast, chargé de mission pour Fibois, la filière régionale. Des étés chauds et secs ont en effet considérablement affaibli les épicéas et permis aux scolytes de proliférer. Au cours des trois dernières années, 19 millions de m3 de bois ont été touchés donc 7 en Bourgogne Franche-Comté. 55000 hectares de forêt impactés d’abord en dessous de 800 mètres d’altitude puis rapidement au-delà.

« Conséquence directe, le marché de l’emballage et palettes notamment s’est trouvé saturé par l’afflux de bois scolytés même une partie des bois est acheminé dans le sud-ouest pour désengorger le marché local ». Un phénomène accompagné d’une chute des cours qui a par ailleurs eu un fort impact sur le budget des communes forestières, parfois très dépendantes de ces recettes.

L’avenir est donc fait d’incertitudes et d’interrogations pour les collectivités d’une part mais aussi pour les entreprises. D’autant plus que les spécialistes du climat évoquent une poursuite du réchauffement et un assèchement des sols de plus en plus marqué. Les scolytes ont encore de beaux jours devant eux. Il faut donc trouver des débouchés pour les bois affectés. L’Institut technologique FCBA (Forêt, Cellulose, Bois-construction, Ameublement) s’est penché sur la question et a présenté ses travaux lors de cette journée après une visite sur le terrain pour constater les dégâts. « Il est question de favoriser l’intégration des épicéas scolytés dans la construction ». L’institut a donc procédé à la vérification de leurs propriétés techniques, entre autres vis-à-vis du collage et des finitions. « Il est important de faire évoluer les a priori  dus aux conséquences des atteintes par les scolytes par exemple sur la teinte du bois ». Une valorisation est donc possible comme l’ont prouvé plusieurs retours d’expériences de constructions avec des bois touchés : un bâtiment de bureaux à Pontarlier, l’extension de l’école de Doubs ou encore un bâtiment pour séniors à Mignovillard.