Haut-Doubs : la ligne de bus entre Pontarlier et le Val-de-Travers vouée à disparaître ?

Le projet d’horaire 2025 de la ligne de bus entre le Val-de-Travers et Pontarlier prévoit la suppression quasi-totale des allers-retours entre Les Verrières (Suisse) et la France. Un choix pour des raisons économiques que regrettent les associations d’usagers et qui impacte toujours plus les mobilités sur notre territoire.

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Photo TransN / Schweiz_bus_ne.

Alors que le Haut-Doubs bataille pour conserver le passage du TGV Lyria Lausanne-Paris en gare de Frasne et la ligne Neuchâtel – Paris, un nouveau coup dur pour les mobilités transfrontalières a été annoncé par le Canton de Neuchâtel. La ligne de bus 590 reliant le Val-de-Travers à Pontarlier va considérablement réduire son nombre de liaisons entre Les Verrières et la France dès 2025 : de 8 passages à 2,5 en semaine, autrement dit un aller tôt le matin depuis Pontarlier et deux rotations en fin d’après-midi, et de 6 à 0 pendant les week-ends. Pire, dès le 15 décembre 2024, il ne devrait rester que 18 paires de courses (au lieu de 28), jusqu’à Fleurier et Couvet.

Les raisons évoquées par la Confédération sont essentiellement économiques. La fréquentation trop faible de ces lignes n’atteint pas les quotas nécessaires pour obtenir des aides fédérales alors que la France elle, ne participe à aucun financement. À l’annonce de cette nouvelle, les usagers suisses comme français regrettent profondément cette décision et les choix passés qui ont amené à celle-ci.  Pour la section neuchâteloise de l’Association Transports et Environnement (ATE-NE) et la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) Bourgogne Franche-Comté, cette faible fréquentation est d’abord due à une mauvaise communication auprès des usagers : « Il n’y a aucun système informatique (moteurs de recherche d’horaires) permettant en une seule recherche de trouver un trajet entre Besançon ou la Vallée de la Loue et la Suisse, en passant par Pontarlier. Il n’y a pas de billets directs comprenant les trains et bus suisses avec les Mobigo Pontarlier – Besançon par exemple. Aucune publicité, aucune communication publique n’a été réalisée alors que Neuchâtel et Besançon sont jumelées et qu’il y a des échanges universitaires. », souligne le communiqué commun entre l’ATE-NE et la FNAUT BFC.

Avec un coût annuel de 2,5 millions de francs, la Suisse a bien lancé un appel à la France pour participer au financement, Région Bourgogne Franche-Comté et Arc Jurassien en tête, sans succès. Comble de la situation, les usagers devront trouver un autre moyen de déplacement et ajouter un nombre de véhicules sur les routes frontalières alors même que les bouchons aux heures de pointe sont déjà l’une des raisons de la faible fréquentation sur cette ligne de bus.

M.S