Souvent éclipsée par le CA Pontarlier et son niveau national au sein de plusieurs catégories, l’Étoile Sportive de Doubs se cherche entre un niveau de Régional 3 acquis par l’équipe fanion il y a quatre ans et un club familial où la majorité des équipes évoluent en district.
Les premières années en ligue
L’arrivée du terrain synthétique en 2015 a marqué un premier tournant pour l’ESD. « Pendant très longtemps nous étions une centaine de licenciés, aujourd’hui le club compte près de 250 membres. Nous avons retrouvé le nombre de licenciés d’avant COVID. Notre terrain sert également aux classes foot mais c’est difficile surtout chez les jeunes de conserver des joueurs d’un bon niveau quand un club comme Pontarlier est à côté. Plusieurs partent et reviennent plus tard, c’est pour ça que nous avons une soixantaine de séniors. » explique Jean-Pierre Chevènement, l’emblématique président depuis 25 ans. Il faut deux saisons à l’ESD pour découvrir la Régional 3 en 2017-2018. Depuis le club s’est installé en milieu de tableau, y compris pendant les deux saisons de crise sanitaire.
L’évolution démographique du territoire n’est pas non plus étrangère. Nombreux sont les joueurs amateurs à venir travailler à la frontière tout en voulant poursuivre leur passion. « Cette année l’un de nos joueurs venait de Sète dans le sud de la France. D’autres sont issus en Franche-Comté, ce sont souvent des jeunes en Suisse la journée. »
Chaque rencontre coûte 50 € au club
Cette année est plus compliquée pour Doubs. D’entrée, le club a dû composer avec l’arrivée tardive de nombreux joueurs et le faux bond de l’entraîneur de l’équipe première. Pour pallier cette absence de coach, l’ESD a réussi à trouver un remplaçant de choix : figure du football franc-comtois pendant dix ans, Junior Miranda a repris les rênes des seniors, tout passant ses diplômes financés par le club. Problème, pour évoluer en ligue, une équipe doit obligatoirement avoir un entraineur diplômé. « Ça nous coûte 50€ par match cette année, nous faisons avec mais la note finale est salée. Junior fait du bon boulot et avec les différents problèmes de mutations, il rechausse parfois les crampons ! », sourit Jean-Pierre Chevènement.
Junior Miranda à la tête de l’équipe fanion
Sur le terrain l’ESD est actuellement 9e de R3 et flirte avec la relégation en comptant un match en retard. « Il faut d’abord penser à pérenniser le club en trouvant de nouveaux bénévoles pour recréer une équipe solide et amener tout le monde vers un même projet. Nous resterons toujours un peu tributaires du CA Pontarlier mais il faut savoir se fixer ses propres objectifs ! » Un moyen aussi de tailler un effectif solide pour la saison 2022-2023. La refonte des championnats et la création d’un championnat régional « élite » entre la R1 actuelle et la National 3, pourrait entrainer jusqu’à sept descentes par poule à l’été 2023. Les problèmes de mutations seront terminés et Junior Miranda sera alors officiellement diplômé si tout se déroule bien. De quoi se battre plus sereinement sur le terrain.
Martin Saussard