Plus de 11 millions de luminaires en éclairage public, plus de 3,5 millions d’enseignes et publicités lumineuses, des chiffres au niveau national en constante augmentation avec des conséquences sur la biodiversité. « Il faut restaurer l’environnement nocturne » résume Nicolas Bessolaz, expert en pollution lumineuse qui travaille depuis près d’un an avec le Parc Naturel Régional du Doubs Horloger sur ce sujet. « J’ai effectué des mesures sur le terrain et analysé les données du réseau d’éclairage public » explique-t-il « en vue d’établir une cartographie de la qualité de la nuit sur ce territoire ».
Première observation de ce spécialiste, dès que l’on s’éloigne des quelques centres urbains, cette qualité reste globalement bien préservée. « D’autant que beaucoup des communes pratiquent une extinction partielle ou une baisse d’intensité de leurs équipements durant quelques heures ».
Des efforts sont pourtant encore à faire pour préserver ce qu’il est convenu d’appeler la trame noire c’est-à-dire des milieux naturels avec un niveau d’obscurité suffisant pour la vie de la biodiversité nocturne. L’extinction est évidemment une solution retenue par 18% des communes du PNR. La baisse d’intensité de l’éclairage public en est une autre, « Encore faut-il que les lampes à leds ne diffusent pas une lumière blanche mais plutôt ambrée, jaune-orangée et que leur puissance soit revue à la baisse dès le début de nuit … » tempère le spécialiste. Il donnera plus d’explications lors d’une soirée exceptionnelle accompagné d’autres intervenants ainsi que des élus du Parc et de la communauté de communes des Portes du Haut Doubs au théâtre d’Orchamps-Vennes le mardi 28 novembre dès 19h, un rendez-vous gratuit et ouvert à tous sur le thème « Au cœur de la nuit, quels regards ? ».