Houtaud. La création d’un nouveau champ captant l’eau potable soulève les débats

La Communauté de Communes du Grand Pontarlier (CCGP) assure la distribution d’eau potable et doit collecter l’avis des communes concernées par le projet. La Ville de Pontarlier a validé le dossier à la majorité en conseil municipal, Gérard Voinnet, élu de la minorité, s’étant abstenu. Il se questionne sur le coût du projet et la pertinence du lieu de captage.

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Houtaud sur le Drugeon
Des tests ont été réalisés pour apaiser les craintes soulevées concernant les conséquences éventuelles du nouveau captage à Houtaud sur le Drugeon ©Cassandra Tempesta

Le lundi 22 septembre, la Ville de Pontarlier était amenée à se prononcer sur le dossier d’autorisation de prélèvement d’eau potable dans la nappe de l’Arlier. Un point voté à la majorité, Gérard Voinnet, membre de la minorité, s’étant abstenu. Le projet est porté par la Communauté de Communes du Grand Pontarlier (CCGP), qui assure la distribution d’eau potable pour 27 communes, représentant près de 39 000 habitants. Ce nouveau prélèvement porterait sur un volume total annuel de 3 345 000 m3 d’eau à l’horizon 2040, contre 2 980 000 m3 actuellement. Les prélèvements seraient répartis entre plusieurs captages existants (Dommartin, Contours de Bise, Doubs 2, Champagne, Champ du Vau), et un nouveau champ captant situé à Houtaud, conçu pour remplacer les captages de Champagne 2 et 3 qui seraient « uniquement utilisés en secours dans le respect des exigences sanitaires », est-il précisé dans le dossier.

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La nappe phréatique de l’Arlier constitue la ressource principale pour l’alimentation en eau du territoire. « Les puits de Champagne 2 et 3, sont implantés en zone urbaine dense et ne permettent pas la mise en œuvre des périmètres de protection sanitaire efficaces. Les ressources sont soumises à des pressions croissantes liées aux besoins de la population, aux contraintes de qualité de l’eau, et aux effets du changement climatique sur les niveaux de nappe ». C’est dans ce contexte que la CCGP souhaite assurer la sécurité et la pérennité de l’approvisionnement en eau potable. La nappe de l’Arlier étant sensible aux périodes de basses eaux estivales, la CCGP prévoit de renforcer les prélèvements dans le lac de Saint-Point à cette période.

Les puits de Champagne 2 et 3 ne devraient être « uniquement utilisés en secours » ©Cassandra Tempesta

« Il n’est pas absolument certain que ce lieu de captage soit pertinent »

Un nouveau champ de captage à Houtaud qui ne convainc pas Gérard Voinnet, élu de la minorité. « C’est un projet qui existe depuis fort longtemps, qui a connu des tas d’atermoiements, qui a coûté très cher. Il n’est pas absolument certain que le lieu de captage soit pertinent. Comme c’était commencé, il fallait aller au bout. On a même retardé puisque l’ARS et la Dreal ont demandé à ce qu’on fasse des essais pour être certain qu’aller capter à cet endroit là n’allait pas mettre à sec les tourbières à côté ». Des travaux ont été menés en 2022 et 2023 par l’Epage Haut-Doubs Haute-Loue pour conserver l’eau dans la tourbière de la plaine de l’Arlier sur les communes des Granges et de Houtaud.

« Nous sommes allés là où on nous a dit d’aller », répond le maire de Pontarlier. « Ce sont les services de l’Etat, les hydrogéologues assermentés qui nous ont dit “allez là”. J’étais le premier à dire aux services de l’Etat que c’était bien gentil, que c’est eux qui décident mais que nous payons. Il y a un certain nombre de garanties qui ont été apportées mais je vous rejoins sur la longueur et le coût de ce projet ».

« On a suivi les recommandations des hydrogéologues. Les précautions sont prises. J’imagine quand même que si les précautions, dans trois ans, finissent par dire qu’il faudra arrêter de capter là, on aura encore dépenser beaucoup d’argent pour rien », maintient Gérard Voinnet.