Qui est concerné par la maladie de Parkinson ? Uniquement des personnes âgées ?
Pas du tout. Aujourd’hui, les malades sont mêmes de plus en plus jeunes. Si je prends mon exemple, j’ai été diagnostiqué à l’âge de 48 ans mais d’autres le sont bien plus tôt ! En France, plus de 270 000 personnes sont directement concernées par la maladie de Parkinson qui je le rappelle est une maladie neurodégénérative caractérisée par la disparition très progressive de cellules du cerveau indispensables au bon fonctionnement du corps humain, neurones dopaminergiques. Celles-ci fabriquent quand tout va bien la dopamine. Sans cette molécule, nos gestes simples du quotidien, deviennent de plus en plus compliqués.
Justement quels sont les symptômes ?
On pense évidemment tout de suite aux tremblements qui est la manifestation la plus connue mais qui est loin d’être la seule. Certains n’en ont même pas du tout. Il peut par contre y avoir des problèmes de déglutition, des difficultés pour écrire, pour marcher normalement … D’autres ont des raideurs musculaires. En fait, selon les personnes, les effets de la maladie ne sont pas les mêmes et ils sont surtout évolutifs. Ils peuvent fluctuer, s’améliorer et s’aggraver y compris durant la journée et d’une journée à une autre. On peut aussi souffrir de symptômes non moteurs, tels que la fatigue, les douleurs ou les troubles intestinaux. On a coutume de dire qu’il existe non pas une, mais des maladies de Parkinson.
La maladie doit donc être d’autant plus difficile à diagnostiquer ?
Cette étape est en effet un véritable parcours du combattant tellement les signes sont multiples et différents, sachant que la maladie se déclare entre 8 à 10 ans avant même le diagnostic. Celui-ci repose avant tout sur un examen médical pratiqué par un neurologue sachant qu’il n’existe pas de tests spécifiques à la maladie de Parkinson. Pour confirmer, le neurologue peut aussi prescrire un médicament qui permet d’augmenter les niveaux de dopamine dans le cerveau. Une personne atteinte de la maladie de Parkinson constatera une amélioration de la vitesse de ses mouvements, de la raideur ou une réduction des tremblements.
Le traitement médicamenteux est-il efficace et suffisant ?
La prise en charge thérapeutique de la maladie de Parkinson est complexe et multiple avec des médicaments, de la rééducation et parfois la chirurgie. Un traitement dopaminergique quotidien peut permettre de continuer à effectuer les gestes du quotidien : tenir une fourchette, marcher, conduire et tout cela en gardant une certaine souplesse et en limitant les tremblements. Le recours à un système de pompe représente une option pour réguler de manière plus uniforme les doses administrées au cerveau au fil des heures. Cette approche vise à réduire les variations d’efficacité du traitement. Dans les cas les plus sérieux, la stimulation cérébrale profonde consiste à placer des électrodes de stimulation dans le cerveau, connectées à un boîtier placé sous la peau, qui délivre un courant de faible intensité.
Ces diverses solutions permettent de mener une vie normale ?
Maintenir une activité physique favorise la motricité et vient en complément du travail effectué avec le kinésithérapeute en agissant sur les symptômes. Il est également important de solliciter la mémoire, de stimuler et plus généralement de maintenir un rôle social est essentiel pour éviter que s’installent tristesse, anxiété, perte de considération et repli sur soi. Mais il est évident qu’en ce qui concerne la vie professionnelle notamment, des métiers deviennent difficiles voir impossibles à cause des douleurs, de la pénibilité ou de la concentration nécessaire.
Que se passe-t-il alors pour la personne encore en activité et atteinte par la maladie de Parkinson ?
Si vous pouvez continuer à travailler, vous pouvez envisager soit un aménagement de votre poste au sein de l’entreprise, soit un reclassement sur un autre emploi. Ou encore une reconversion complète pouvant vous amener à changer d’employeur. La mise en invalidité, pour les salariés du privé, et le congé de longue maladie pour les fonctionnaires sont d’autres solutions si la situation est vraiment très compliquée.
La recherche actuelle est-elle source d’espoir ?
Le médicament qui guérit cette maladie n’existe encore pas mais on dispose de traitements qui permettent de soulager et l’espoir est bien là grâce aux chercheurs qui explorent les mécanismes biologiques de la maladie pour comprendre ses origines et donc la combattre.