Besançon. La mairie forcée de retirer le drapeau de la Palestine sur l’Hôtel de Ville

Ce 26 juin, le tribunal administratif de Besançon, saisi par la préfecture du Doubs, a ordonné le retrait du drapeau palestinien installé devant l’Hôtel de Ville depuis le 23 juin. Anne Vignot, la maire de Besançon, s’indigne.

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Photo de Hippolyte Sanseigne

Fin de l’épisode : le tribunal administratif de Besançon ordonne à la maire de retirer le drapeau de la Palestine installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville depuis ce lundi 23 juin. La préfecture, dirigée par le préfet Rémi Bastille, a obtenu gain de cause. Le juge des référés du tribunal de Besançon a affirmé que l’installation du drapeau palestinien : « manifestait la revendication d’une opinion politique et qu’une atteinte grave avait ainsi été portée au principe de neutralité des services publics ». Choquée par cette décision, la maire de Besançon, Anne Vignot annonce dans un communiqué de presse : « Nous respectons la loi. Nous enlèverons le drapeau samedi 28 juin 2025 à 14h 30 ». À la sortie de son audience au tribunal administratif, elle prévenait : « Retirer ce drapeau, c’est nous priver du droit d’exprimer notre solidarité envers des peuples massacrés. C’est très grave ».


« La Ville est conforme à la position officielle de la France »

Ce jeudi 26 juin, à 14h, lors de l’audience au tribunal administratif, Anne Vignot profitait d’un certain soutien par la présence d’une vingtaine de personnes en soutien à la Palestine dont Séverine Véziès, membre de la coordination nationale de La France Insoumise. La préfecture représentée par Ludovic Duponchel, a revendiqué le principe de neutralité. La préfecture a notamment cité l’exemple de Nice, contrainte le matin même de retirer le drapeau israélien de sa mairie en raison de l’aggravation du conflit au Proche-Orient. Ce drapeau avait été installé à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023.

La maire de Besançon s’est d’abord défendue : « Il existe des exceptions aux principes de neutralité, comme pour l’Ukraine. Nous avons agi par analogie ». Ensuite, elle affirme lors de l’audience : « La Ville est conforme à la position officielle de la France », en citant notamment le président de la République, Emmanuel Macron, qui avait dit : « La reconnaissance d’un État palestinien n’est pas simplement un devoir moral mais une exigence politique ».

Du côté des soutiens à la Palestine, la décision du tribunal n’a pas surpris : « Tout va à l’encontre du droit international lorsqu’il s’agit de la Palestine », estime Norbert Nusbaum, présent en manifestation chaque samedi au centre-ville de Besançon. « Fier de notre Ville, ce drapeau descendra, mais pas celui que je tiens dans les mains ».

L’affaire n’est pas encore tout à fait terminée, cela étant pour l’instant une suspension de la décision en cause. Le tribunal se prononcera ultérieurement, par un jugement « au fond ».