Le Beau Siècle. La vie artistique à Besançon au XVIIIe siècle

Du 10 novembre 2002 au 19 mars 2023, le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon présente une exposition exceptionnelle intitulée "La vie artistique à Besançon de la Conquête à la Révolution", un inventaire exhaustif de tous les arts qui ont fait la richesse de la capitale comtoise.

856
Aline Chassagne, Adjointe à la Maire chargée de la culture, Nabia Hakkar-Boyer, vice-présidente du conseil régional et Anne Vignot, Maire de Besançon lors de l'inauguration à la presse de l'exposition "le Beau Siècle" ©YQ
400 œuvres exposées dans une scénographie originale

Le parcours de l’exposition est rythmé en alternant micro et macro histoire de l’art bisontin. On y découvre l’architecture qui met en valeur la pierre de Chailluz, l’alignement nouveau des bâtiments puis on s’immisce dans l’intimité des familles. C’est un chemin de l’histoire du goût, de celle des formes et de l’histoire sociale de Besançon.

La Conquête

Deux œuvres majeures évoquent les enjeux politiques de ce dernier quart du XVIIe siècle. La prise de la Franche-Comté illustre l’ultime fait guerrier du règne de Louis XIV : la prise de la Franche-Comté marque la fin de « Besançon, ville libre » depuis 4 siècles. Elle illustre le renouveau de la Ville, le Roi Soleil décidant de transférer la capitale de Dole à Besançon (pour punir les dolois de leur résistance). « Le Siège de Besançon » est une immense toile d’Adam Fans Van der Meulen qui fut avec Charles Le Brun les peintres officiels de Louis XIV. Le tableau met en valeur la puissance de l’armée royale face à la boucle du Doubs et aux collines qui protègent la ville. L’autre toile représente le Roi-Soleil en roi guerrier et puissant sur son cheval. Ce portrait illustre aussi toutes les résistances que la royauté trouvera sur son chemin en Franche Comté, terre de résistances tout au long du XVIIIe siècle.

Le Siècle des Lumières
Yohan Rimaud, Conservateur des collections Beaux-Arts du MBAA de Besançon ©YQ

Les sections suivantes interrogent sur l’inscription du pouvoir royal dans la ville (porte royale et monnaie). C’est aussi la démonstration du Parlement de Franche Comté installé en 1676, l’une des cours les plus frondeuses de France. C’est l’époque de la reconstruction des 7 églises paroissiales. L’activisme des archevêques dont les Grammont,  va produire de nombreuses œuvres religieuses confiées à des artistes bisontins et aussi parisiens. L’exposition préparée depuis 3 ans conjointement par Yohan Rimaud Conservateur des collections Beaux-Arts du Musée et la DRAC, met également en valeur des tableaux d’autel ou d’églises de campagne, jusque-là inconnus comme ceux de Chamblay et de Champagnole dans le Jura. Le prêt de ces œuvres a permis de les restaurer grâce à l’intervention des mécènes et de la DRAC (250 000€ ont été consacrés à la restauration de ces œuvres).

Confort et agrément, les formes architecturales et les intérieurs évoluent au gré des modes. Les autres sections de l’exposition font la part belle aux propriétaires  privés faisant appel aux artistes locaux ou nationaux. Une petite partie met en avant les peintures en trompe-l’œil, œuvres du peintre bisontin Gaspard Gresly.

Cette magnifique exposition, inaugurée le 10 novembre par Anne Vignot, la Présidente Maire de Besançon, sera visible jusqu’au 19 mars 2023. L’occasion pour les bisontins et les visiteurs de découvrir ou redécouvrir la capitale comtoise en ce qu’elle a su diffuser tous les arts pendant des siècles.

Yves Quemeneur

Plus d’infos sur tous les événements du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie sur www.mbaa.besancon.fr