Le combat pour une vie debout

Près de 14 ans après un "aléa thérapeutique" conduisant à l’amputation d’une jambe, Gabriel Mairot, un habitant de Montfaucon, poursuit un combat pour que son handicap soit reconnu et indemnisé.

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Gabriel Mairot lors de ses séances de dédicaces au magasin coopératif de Besançon "T'as meilleur temps" ©YQ
L’histoire d’un battant

Technicien à l’hôpital Jean Minjoz de Besançon, Gabriel Mairot vit à Montfaucon depuis 1998. Sportif aguerri, il a terminé 20 marathons, randonné 260 km sur la route des Mayas au Mexique, entrepris la « Diagonale des fous » à la Réunion, réalisé en 8 jours les 400 km de la Grande Traversée du Jura… Il tient cette endurance de sa jeunesse au travail dans la ferme familiale du Haut Doubs.

Depuis 14 ans, il relève un autre défi pire que les hauts sommets des Alpes ou de la route de l’Everest. Il se bat contre l’hydre administrative et judiciaire qui refuse de lui octroyer le statut de victime d’une maladie nosocomiale. Expertises et contre-expertises, il entendra tout et son contraire, certains experts n’hésitant pas à dire « Estimez-vous heureux ; vous auriez dû mourir. Vous avez gagné la vie contre un membre…ça vaut le coup ! » Pourtant l’infection nosocomiale entre dans le champ d’application des « aléas thérapeutiques » définis par la loi Kouchner de 2002. Gabriel Mairot n’y aura pas droit.

Le retour d’un trek au Népal vire au cauchemar

En 2008, Gabriel Mairot entreprend un long trek au Népal. Deux jours après son retour, il est hospitalisé à Besançon pour une détresse respiratoire consécutive à un mauvais fonctionnement des glandes surrénales. Il va faire 10 jours de coma, être transféré à Lyon puis revenir au CHU de Besançon. Au cours de son hospitalisation, un cathéter placé sur l’artère fémorale de sa jambe droite forme un caillot qui va priver toute la jambe d’oxygénation, auquel s’ajoute l’infection nosocomiale consécutive à un champignon. « C’est l’horreur, la détresse et finalement l’amputation, mon héros est KO » se souvient sa compagne.

Avec son association « Aventurier malgré tout », Gabriel Mairot avait publié en 2014 un livre « Mon combat pour une vie debout ». Il vient de le republier pour trouver les fonds nécessaires au remplacement d’une prothèse que le système juridico-administratif français lui refuse. Il y raconte son histoire, il évoque surtout son goût de l’effort, sa passion pour la photo au cours de ses multiples randonnées autour du monde. « Il ne lâche rien Gabriel » souligne le docteur Laurent Jeunet dans la préface. Pour l’enfant du Haut-Doubs qui a aujourd’hui 65 ans, le combat continue. Son livre est un hymne à la vie « debout ».

Yves Quemeneur

+ d’infos

Le livre « Mon combat pour une vie debout » est en vente au prix de 19€ – Gabriel Mairot – 06 08 75 68 06 – mairot.gab25@gmail.com