« Le torrent du monde » par Quentin Guichard à la ferme Courbet de Flagey

Du 27 avril au 3 novembre 2024, la ferme familiale Courbet à Flagey accueille Quentin Guichard, un photographe plasticien originaire de Belfort. Son travail, associant la création artistique et les techniques photographiques, poursuit sa quête "d’un royaume originel dont nous avons perdu la mémoire et dont nous recherchons les traces".

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L'artiste photographe et plasticien Quentin Guichard devant une oeuvre exposée jusqu'au 3 novembre 2024 à la ferme familiale Courbet à Flagey ©YQ
Sur les traces de Courbet
Benjamin Foudral Directeur du pôle Courbet, Quentin Guichard, Beatrix Loizon conseillère départementale du canton d’Ornans et Jean-Luc Guyon vice-président du département en charge de la culture ©YQ

Les œuvres de Quentin Guichard avaient subjugué Benjamin Foudral le directeur et conservateur du pôle Courbet, en octobre 2021. L’artiste était alors exposé à la Galerie Bertrand Hassoun à Besançon. Pour Benjamin Foudral, le travail de Quentin Guichard s’inscrit parfaitement dans l’objectif de faire de la ferme familiale Courbet de Flagey « un lieu culturel à part entière, un laboratoire de l’art vivant…lieu d’échange et de bouillonnement culturel ».

Des œuvres transgressives

Les expériences de voyages à travers les paysages de l’Islande participent à son processus créatif. L’eau, le feu, les roches basaltiques sont des sujets qui parlent de « l’ordre supérieur des pierres ». A partir de la quête de matière brute, l’artiste compose des récits multiples sur les ombres et les lumières à partir de milliers de clichés superposés.

Le torrent du monde

« L’immensité, le torrent du monde dans un petit pouce de matière. Croyez-vous que ce soit impossible ? » Cette phrase de Paul Cézanne désigne Gustave Courbet comme le père naturel de sa peinture. Il vante le Maître d’Ornans comme « un grand apport à l’entrée de la nature, l’odeur des feuilles mouillées…l’ombre des bois et la marche du soleil sous les arbres ».

Quentin Guichard, en utilisant l’art photographique, s’inscrit dans la même filiation. Pendant deux longues années, le photographe plasticien a alterné des résidences entre l’Islande et le pays de Courbet. Des éruptions basaltiques d’Islande aux parois calcaires du pays d’Ornans, il s’est imprégné des traces du peintre depuis le Puits Noir jusqu’à la Grotte Sarrasine, des bords de la Loue aux rives du Lison, pour créer une dizaine d’œuvres inédites de grand format, comme une correspondance secrète avec la peinture de Gustave Courbet.

Chaque petit pouce de matière posé à plat par le couteau de Courbet ou modelé par les technologies de traitement photographique chez Quentin Guichard, les deux artistes ont travaillé dans le même souci d’intensité. Quentin Guichard confie s’être plongé dans la matière de Courbet pour approfondir ses propres œuvres « comme l’on pénètre dans l’obscur d’une forêt et le creux d’une vague ».

Une exposition à ne pas manquer au Pays de Courbet, à la ferme familiale Courbet de Flagey. Le site est ouvert gratuitement au public tous les jours (sauf le mardi) d’avril à septembre, de 11h à 12h15 et de 13h à 19h.

Yves Quemeneur

+ d’infos sur www.musee-courbet.fr