Haut-Doubs. Loup : la FDSEA et les JA maintiennent la pression devant la sous-préfecture de Pontarlier

La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs du Doubs (JA) ont organisé une manifestation devant la sous-préfecture de Pontarlier, samedi 9 novembre. Plusieurs actualités récentes autour du loup ont motivé cette action et le personnel a été reçu par le directeur adjoint de la DDT.

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Pour faire passer ses messages, la FDSEA et les JA ne lésinent pas sur les images « choc ». La carcasse déchiquetée d’une génisse, tête coupée et corps éventré, devant l’entrée de la sous-préfecture de Pontarlier samedi 9 novembre en est une preuve supplémentaire. Voilà pour les deux syndicats « la réalité du terrain », à laquelle les agriculteurs sont confrontés avec la présence du loup sur leur territoire. Si en septembre dernier Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, assurait que la date importante autour du loup serait la première semaine du mois de décembre, lors de la 44e réunion du comité permanent de la Convention de Berne pour étudier une modification du statut de l’animal, localement les agriculteurs veulent des réponses plus rapides sur des dossiers connexes : « depuis que l’État a perdu localement au tribunal administratif l’an dernier à propos de tirs de défense jugés illégaux, il ne veut plus en délivrer sur les exploitations installées en dehors des 17 communes comprises dans l’expérimentation de tirs territorialisés (zone AOP Comté) qui dure jusqu’à fin 2025. Dans le département, les agriculteurs hors de cette zone sont lésés par rapport aux années précédentes », commente le président de la FDSEA du Doubs, Florent Dornier.

À cela s’ajoutait une réponse aux associations environnementales et protectrices du loup, cosignataires d’une tribune en septembre dernier mais surtout réunies pour mener une nouvelle action devant le tribunal administratif à propos de 44 tirs de défense illégaux d’après elles. « Elles assurent que l’État via la préfecture du Doubs a autorisé ces tirs sans que les agriculteurs aient tenté auparavant de diminuer la vulnérabilité des troupeaux. On discute pourtant avec elles au sein de l’Agence de la Biodiversité ou encore lors des rencontres du comité grands prédateurs. Et derrière elles sortent l’artillerie lourde contre nous ? », peste le président de la FDSEA.

Reçus par le directeur adjoint de la direction départementale des territoires (DDT), les manifestants n’en sont pour autant pas ressortis plus satisfaits. « Un travail pour prouver que les bovins sont non-protégeables sur le massif jurassien a été envoyé il y a deux mois à la préfète coordinatrice du plan national d’actions. Celui-ci n’est toujours pas validé, on a l’impression que l’État jour la montre. » Le syndicaliste a toutefois trouvé une source de satisfaction quelques jours plus tard, en lisant la presse locale : l’annonce d’Annie Genevard, ex-députée de la 5e circonscription du Doubs et aujourd’hui ministre de l’Agriculture, à propos d’un arrêté interministériel visant à « asseoir juridiquement les arrêtés de tir quand cela est nécessaire ». (L’Est Républicain, lundi 11/11/24). Pour Florent Dornier, un tel texte « entérinerait le fait que le bovin est non-protégeable et qu’il n’y a pas besoin d’étude préalable avant un tir de défense ».

M.S