Pontarlier. Absinthiades : une belle édition et un public renouvelé

Les 4 et 5 octobre se tenait la 23e édition des Absinthiades organisée par les Amis du Musée de Pontarlier. L’affluence se compte en milliers de personnes sur le week-end avec un public composé davantage de jeunes par rapport aux années précédentes.

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23e édition des Absinthiades
©DR

Qu’ils soient connaisseurs, professionnels ou simples curieux, tous avaient leurs raisons pour se rendre aux Absinthiades ces 4 et 5 octobre. La Fée verte a pris possession de la salle Toussaint Louverture du théâtre Bernard Blier pour faire (re)découvrir son histoire. L’affluence pendant le week-end se compte en milliers de personnes. 1000 à 1500 km ont été parcourus entre les deux navettes pour amener les visiteurs sur les différentes distilleries du secteur. La salle 4 du théâtre était pleine à chaque conférence. « C’est une bonne édition. La fréquentation est légèrement supérieure à l’année dernière. Surtout on a senti un renouvellement du public avec plus de jeunes. On voit des gens venus d’ailleurs, avec toujours un public de fidèles Pontissaliens. On peut toujours améliorer bien sûr mais l’événement ne s’essouffle pas », se réjouit Philippe Chapon, président de la commission absinthe aux Amis du Musée de Pontarlier et vice-président du Pays de l’Absinthe franco-suisse. 

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« Ce produit ressort de la clandestinité »

Cette 23e édition était placée sous le signe des 110 ans de l’interdiction (fabrication, vente et circulation) de l’absinthe en France en 1915 et des 20 ans de sa re-légalisation en Suisse en 2005. À travers les années, peut-on y voir un nouveau souffle pour la Fée verte ? « Ce produit ressort de la clandestinité. Il y a de nouveaux distillateurs sur Pontarlier (distillerie Montrieux, ndlr) et de nouveaux devraient arriver début d’année prochaine. D’autres s’installent dans le Jura par exemple. Avec les réseaux sociaux et les Absinthiades aussi, ce produit est finalement redécouvert, car derrière lui, il y a toute une histoire, un mythe. On a des gens qui s’y intéressent à nouveau. Bien sûr on ne va jamais remonter au volume d’avant interdiction. C’est un marché de niche. On voit que les barmen commencent à les intégrer à des cocktails et ça marche très bien ».

Une cuvée concoctée par les six distilleries locales

Au-delà du théâtre Bernard Blier, les effluves de l’absinthe se sont fait ressentir dans toute la ville. Des expositions à travers des affiches de cinéma sur la prohibition de l’alcool outre atlantique qui ont donné lieu à de nombreux films étaient visibles au théâtre et à la Chapelle des Annonciades. Le musée a permis aux visiteurs, à travers l’analyse de plusieurs œuvres, de comprendre comment l’art a servi le discours anti-absinthe. Les distilleries Guy, Montrieux, Pernot, Aymonier, Bourgeois et Marguet Champreux ont ouvert leurs portes pour l’occasion. Ces dernières ont d’ailleurs créé ensemble une nouvelle recette pour en faire une absinthe commune. « Avant, on mélangeait leurs absinthes. Là, ils ont élaboré cette recette entre eux. C’est un produit intéressant, car faire une recette commune permet de faire goûter un seul produit et tenir un seul discours à un public qui ne connaît pas l’absinthe », analyse Philippe Chapon. Cette cuvée spéciale 23e absinthiades a connu un franc succès car sur les 72 bouteilles détenues par les Amis du Musée, toutes ont été vendues.